De Mont-de-Marsan à Dax, un bus va rouler au marc de raisin

Publié le 14 novembre 2018 à 11h32 - par

Il roule à l’alcool : un bus alimenté par du biocarburant issu du marc de raisin circule depuis lundi 12 novembre 2018 sur les routes landaises, sur la ligne Mont-de-Marsan – Dax, où il sera testé pendant un mois, ont annoncé vendredi 9 novembre 2018 ses promoteurs à Mont-de-Marsan.

De Mont-de-Marsan à Dax, un bus va rouler au marc de raisin

Le bus d’une soixantaine de places, présenté à la presse, sera alimenté par du bioéthanol produit à partir de peaux et de pépins de raisin. Produit par la société Raisinor France, leader de l’huile de pépins de raisin basée à Coutras (Gironde), ce bioéthanol baptisé ED95 est 100 % issu du raisin.

« L’ED95 est issu des déchets vinicoles, et est reconnu pour ses performances environnementales », a affirmé Jérôme Budua, le directeur général de Raisinor France.

Selon la société girondine, qui a mené une batterie de tests depuis 2010 et obtenu l’homologation en France du produit en 2016, l’ED95 dégagerait 95 % de dioxyde de carbone (Co2) en moins, et moitié moins d’oxyde d’azote qu’un carburant classique.

Autre avantage de ce produit biologique produit en circuit court, et non des moindres : son coût. « Nous garantissons un tarif de 0,85 euros par litre au moins sur les cinq prochaines années », a affirmé M. Budua, en soulignant que dans le contexte de la hausse des prix des carburants, cet argument à de quoi séduire les collectivités gestionnaires des transports publics et les compagnies de transport.

« Un bus roulant au bioéthanol consomme de 10 % à 60 % de carburant en plus qu’un bus classique », a concédé Nicolas Cruchet, chef de région du constructeur Scania, qui met à disposition le bus pour les tests, « mais le coût de son carburant fait que ce type de véhicule reste très attractif pour les transporteurs ».

Dans les Landes, la phase de tests sera menée en conditions réelles, le bus roulant environ 350 km par jour

Elle permettra à la région d’orienter ses choix en matière de transports propres. « Notre objectif est de verdir la flotte des bus de la région », a expliqué Renaud Lagrave, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des transports.

« Cet essai nous permettra d’étudier la consommation du bus et ses divers coûts d’entretien et de fonctionnement », a détaillé Alain Cazeneuve, directeur général de la SPL Trans-Landes, à la tête d’une flotte de près de 250 véhicules qui feront l’objet d’un plan de renouvellement en 2020.

Seule ombre au tableau, l’ED95 est pour le moment réservé uniquement aux entreprises de transport possédant leur propre cuve de carburant, en raison des capacités de production – 25 000 à 30 000 m3 par an – soit de quoi alimenter 1 500 à 2 000 véhicules. Il n’est donc pas prévu pour le moment de distribution en station-service.

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