Présenté comme « la plus grande opération d’autoconsommation énergétique collective de France », ce projet s’inscrit dans le cadre du programme européen Response visant la neutralité carbone de l’Union européenne en 2050.
Nommée par l’UE « ville phare » de ce programme au côté de la municipalité finlandaise de Turku, la métropole bourguignonne de 250 000 habitants, dont 155 000 pour Dijon seule, va développer d’ici à 2023 deux îlots « à énergie positive« , qui produisent plus qu’ils ne consomment, à Fontaine d’Ouche, dans l’ouest de Dijon, un quartier prioritaire en réhabilitation abritant 10 000 habitants.
Les deux îlots, qui comprennent 487 logements et des bâtiments publics, soit 1 100 habitants, doivent produire 20 % d’énergie en plus de leur consommation et réduire de 75 % leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le quartier dispose déjà d’une centrale solaire installée sur le toit d’un groupe scolaire. En 2023, il bénéficiera d’une usine de méthanisation produisant du biogaz qui viendra en appoint de l’actuel chauffage utilisant le bois et l’énergie d’une usine d’incinération d’ordures ménagères.
Le programme permettra ainsi d’alléger la facture énergétique des résidents de ce quartier, où chacun « regarde à l’euro près ses dépenses », estime François Rebsamen, maire PS de Dijon et président de la métropole.
Les logements sociaux concernés devraient réduire « d’une trentaine d’euros » leur facture moyenne d’électricité de 450 euros par an, mais ces prévisions datent d’avant la guerre en Ukraine qui a fait flamber le prix des énergies fossiles. L’économie réalisée devrait donc être plus importante, a estimé Éric Tourte, copilote du projet chez EDF. À cela s’ajoutent plus de 15 % d’économies d’énergie dues à l’isolation thermique des logements, selon lui.
« L’écologie ne doit pas être punitive, mais produire du pouvoir d’achat », a déclaré M. Rebsamen lors d’une conférence de presse.
Le projet de Fontaine d’Ouche a un budget global de 9,1 millions d’euros, dont 7,4 millions sont financés par l’UE dans le cadre de Response.
Le programme européen Response (pour « integReted Solutions for Positive eNergy and reSilient CitiEs » ou « solutions intégrées pour une énergie positive et des villes résilientes ») réunit 53 partenaires et 13 pays.
Dijon a été élue une des deux « villes phares » européennes de Response en raison de son engagement précoce envers la transition énergétique. La ville a été l’une des premières de France à adhérer, dès 2008, à la Convention des maires, qui fixe deux objectifs : la réduction des gaz à effets de serre de 40 % en 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050.
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