Fonction publique : les DRH au service de la transition écologique

« La transition écologique ne peut pas se faire contre, ou sans les agents ; elle doit au contraire se faire avec eux », sont convaincus l’association Une Fonction publique pour la transition écologique (FPTE) et Le Lierre, réseau écologiste des professionnel(le)s de l’action publique. Responsables de la gestion des agents, les directions des ressources humaines (DRH) ont donc un « rôle pivot » pour permettre ou faciliter l’engagement écologique de toute la structure administrative pour laquelle elles travaillent. Pour les y encourager, le groupe de travail RH et Une FPTE ont publié, le 18 février 2025, un guide pratique intitulé : « Les Directions ressources humaines au service de la Transition écologique ».

La publication propose aux DRH de jouer pleinement un rôle de leader dans le développement de la transition écologique des organisations des trois versants de la fonction publique. Le guide les incite à « interroger leurs pratiques sous l’angle de la transition écologique, méthodiquement, thématique par thématique, en suscitant au moins la curiosité, sûrement le débat, et en apportant le maximum d’éléments de réflexion. » Toutes les mesures et propositions présentées ont vocation à s’appliquer dans chacune des trois fonctions publiques. « Les structures qui les composent pourront, bien sûr, les adapter à leurs spécificités », précisent les auteurs.

Le guide pratique explore, avec foule d’exemples et suggestions puisés dans les collectivités territoriales et les autres fonctions publiques, chacune des fonctions de gestion des ressources humaines sous l’angle de la transition écologique.

Dans une première partie, il propose en six chapitres une planification RH de la transition écologique. Au sommaire :

• Comment repenser l’organisation à l’aune de la transition écologique ?
• Comment identifier les compétences et faire évoluer les métiers ?
• Comment recruter les personnels dotés des compétences nécessaires et les fidéliser ?
• Comment orienter la masse salariale vers la transition écologique ?
• Quelles adaptations du temps de travail adopter ?
• Comment intégrer la transition écologique dans le dialogue social ?

La deuxième partie se penche, en cinq chapitres, sur l’accompagnement des agents pour la transition écologique. Au sommaire :

• le développement des parcours individuels et collectifs (plan de formation) de formation pour la transition écologique ;
• la valorisation de l’engagement écologique des agents ;
• le développement de la qualité de vie et des conditions de travail grâce à la transition écologique ;
• la prise en compte de l’impact des crises écologiques dans la prévention des risques physiques et psychosociaux ;
• la mise en place d’une action sociale écologique.

Le chapitre de conclusion s’attarde sur les interconnexions entre la DRH et les autres directions, et le rôle pivot de la première pour la mise en œuvre de la transition écologique dans la structure administrative concernée. À noter : les mesures évoquées dans ce guide pratique sont possibles à droit constant. Toutefois, ses auteurs suggèrent aussi quelques évolutions normatives qui, selon eux, « faciliteraient la mise en œuvre RH de la transition écologique. »

Les membres du Lierre et d’Une Fonction publique pour la Transition écologique (FPTE) qui ont rédigé le guide sont persuadés que la prise en compte de la transition écologique dans la gestion des ressources humaines constitue, aujourd’hui, « l’une des principales clés pour amener l’ensemble des organisations publiques à opérer cette transition, indispensable et urgente. » Selon eux, c’est aussi un facteur d’attractivité qui permet de répondre à la désaffection pour les carrières du secteur public et à la « perte de sens » ressentie par nombre d’agents publics déjà en poste. « Les Directions générales sont invitées à faire preuve de volontarisme et à donner mandat aux DRH pour que ces dernières s’imprègnent, dans toutes leurs composantes, de la transition écologique. Celle-ci s’animera à tous les niveaux, en transversalité, et en utilisant le levier du management participatif », plaident l’association FPTE et le réseau Le Lierre.