Pollution intérieure : de « bonnes pratiques » ne suffisent pas

Publié le 30 septembre 2014 à 0h00 - par

La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a renoncé mercredi 24 septembre à appliquer l’obligation prévue au 1er janvier 2015 de mesurer la qualité de l’air dans les quelque 9 000 crèches et 17 000 écoles recevant des enfants de moins de 6 ans.

Qualité de l'air

Remplacer l’obligation de mesures de la qualité de l’air dans les crèches et maternelles par un simple « guide de bonnes pratiques » ne suffit pas, a affirmé vendredi le président de la Fédération des associations de surveillance de la  qualité de l’air (Atmo).

« En complément du guide de bonnes pratiques et au regard de la complexité et de la multiplicité des facteurs et des acteurs qui conditionnent la qualité de l’air intérieur, la vérification périodique par la mesure reste pour Atmo France le garant de l’efficience des pratiques », écrit Bernard Garnier, dans un communiqué.

Cette mesure de lutte contre la pollution intérieure avait été décidée par décret en 2011. Devaient suivre au 1er janvier 2018 les écoles élémentaires, au 1er janvier 2020 les centres de loisirs, collèges et lycées et enfin, au 1er janvier 2023, les autres établissements (piscines, hôpitaux, etc.).

La ministre a expliqué que le décret avait obtenu le « deuxième prix des normes absurdes » dans le rapport la Mission de lutte contre l’inflation normative des élus Alain Lambert et Jean-Claude Boulard de mars 2013, et « suscitait des inquiétudes des maires ».

Trois polluants étaient dans le viseur : le formaldéhyde (émis par certains matériaux de construction, colles… et irritant pour les voies respiratoires), le benzène (issu principalement de la combustion et à l’origine de leucémies) et le dioxyde de carbone (sans effet sur la santé, mais représentatif du niveau de confinement des locaux).

 « Préoccupation sanitaire publique », selon l’Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses), la mortalité causée par la pollution intérieure, dont fait partie la fumée de tabac, est estimée à 20 000 personnes par an, selon une étude de l’Ansens et l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur parue en 2014.

La principale mesure jusqu’à présent a été la mise en place d’un étiquetage obligatoire, depuis le 1er septembre 2013, sur matériaux de construction et de décoration, indiquant leur niveau d’émission de substances volatiles.

Il y a un an, le gouvernement avait décidé d’interdire les encens et les bougies parfumées les plus « polluants », sans qu’aucune mise en œuvre n’ait été actée depuis.
 

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