Depuis 2014, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) produit régulièrement un baromètre des temps péri et extrascolaires. Cette enquête réalisée auprès des parents vise à saisir et mieux connaître leur perception et leur point de vue sur ces accueils. La 5e édition du baromètre a eu lieu au printemps 2024 et a récemment fait l’objet d’une publication (Dossier d’étude 238, 2025).
Par rapport aux versions antérieures de l’enquête, le questionnaire, la méthodologie d’enquête et d’analyse et le format de valorisation des résultats ont été revus, indique la Cnaf. Le questionnaire est désormais composé de questions dites « socle », qui seront pérennes d’une édition à l’autre pour garantir le caractère barométrique, et de questions « focus », permettant de s’adapter au contexte ou d’approfondir une problématique particulière.
L’édition 2024 a ainsi approfondi les spécificités liées aux territoires, à la fois à travers des questions dédiées (espaces mobilisés, accessibilité de l’offre…) et grâce à l’introduction dans l’analyse de variables territorialisées (milieux urbains et ruraux, quartiers prioritaires de la politique de la ville, départements d’Outre-mer). Les familles ayant un enfant en situation de handicap ont également fait l’objet d’une attention particulière. « Notre volonté est que les résultats viennent éclairer les réalités de toutes les familles », insiste Jeanne Moeneclaey, responsable du pôle recherche et évaluation au sein de la Direction des statistiques, des études et de la recherche (DSER) de la Cnaf.
L’accueil périscolaire
Selon l’enquête, la plupart des enfants scolarisés dans une école primaire auraient accès à un accueil périscolaire (le matin, midi et soir en période scolaire). Le matin avant la classe, 89 % des parents enquêtés déclarent qu’il existe un accueil périscolaire pour leur enfant ; le midi, durant la pause déjeuner, 96 % mentionnent l’existence d’un accueil ; et le soir après la classe, ils sont 95 %. La Cnaf note un « très léger décrochage s’agissant de l’accès à une offre périscolaire le matin » : celle-ci serait un peu moins fréquente que l’offre du midi et du soir (respectivement – 7 et – 6 points). L’accueil périscolaire s’est fortement développé à partir de 2013, souligne encore la Caisse nationale.
Au cours de l’année scolaire 2023-2024, 90 % des enfants scolarisées dans une école maternelle ou élémentaire ont fréquenté l’accueil périscolaire, ne serait-ce que rarement, au moins sur un temps (matin, midi, soir). Cela témoigne d’un recours très majoritaire au périscolaire chez les enfants d’âge scolaire. Le taux de recours calculé ici tient compte des enfants ayant accès à une offre d’accueil, mais aussi de ceux pour lesquels il n’existe pas d’offre d’accueil (dont les parents ont indiqué ne pas avoir accès à une offre d’accueil périscolaire, assez minoritaires), précisent les auteurs de l’enquête. Dans le détail, l’accueil périscolaire du midi connaît la plus forte fréquentation : 88 % des enfants scolarisés s’y sont rendus depuis la rentrée, 86 % tous les jours ou de temps en temps. L’accueil du soir est utilisé par 63 % des enfants, 54 % tous les jours ou de temps en temps, et l’accueil du matin par 42 % des enfants, 32 % tous les jours ou de temps en temps.
L’accueil en centre de loisirs
Comme l’offre d’accueil périscolaire, l’offre d’accueil en centre de loisirs (le mercredi et pendant les vacances scolaires) est très largement répandue, dans des proportions un peu moins importantes cependant. Ainsi, 85 % des familles mentionnent l’existence, au sein de leur territoire, d’un accueil en centre de loisirs le mercredi, 88 % durant les petites vacances et 86 % durant les grandes vacances. Globalement, environ six familles sur sept sont donc « couvertes » par un accueil en centre de loisirs, résume la Cnaf.
Plus de la moitié (55 %) des enfants âgés de 3 à 10 ans fréquentent le centre de loisirs, ne serait-ce que rarement, selon l’enquête. Si ces résultats font apparaître un moindre recours au centre de loisirs qu’à l’accueil périscolaire, le centre de loisirs accueille tout de même entre un quart et la moitié des enfants, selon le rythme de fréquentation considéré, a calculé la Cnaf. L’examen des taux de fréquentation pour chacun des temps d’accueil révèle une utilisation un peu plus prononcée du centre de loisirs durant la période des vacances. En effet, au cours de l’année scolaire sujette de l’enquête, 44 % des enfants se sont rendus au centre de loisirs durant les petites vacances (dont 10 % sur toute leur durée et 18 % environ sur la moitié). Durant les grandes vacances de l’été 2023, 41 % des enfants ont fréquenté un centre de loisirs, dont 6 % toute la durée des vacances ou presque et 16 % environ la moitié des vacances. S’agissant de la fréquentation du centre de loisirs le mercredi, depuis cette même rentrée, 28 % des enfants s’y sont déjà rendus le matin, dont 16 % tous les mercredis matin, et 32 % s’y sont déjà rendus le mercredi après-midi, dont 18 % tous les mercredis après-midi ou presque.
Au-delà, l’étude de la Cnaf explore les raisons de recours et de non-recours au périscolaire et au centre de loisirs et dresse l’inventaire des activités qui y sont respectivement organisées.
La satisfaction des familles
La satisfaction concernant l’accueil périscolaire
En moyenne, les familles attribuent une note de satisfaction (basée sur 12 critères) de 7 sur 10 à l’accueil périscolaire. Cette note se situe à un niveau très similaire à celui de la précédente enquête, réalisée en 2019, signe d’une satisfaction globalement stable vis-à-vis de l’accueil périscolaire, souligne la Cnaf.
Dans le détail, 31 % des parents se déclarent très satisfaits de l’accueil périscolaire et 42 % assez satisfaits, soit près de trois quarts (74 %) des parents portant un regard positif vis-à-vis de cette forme d’accueil de leurs enfants. À l’opposé, 19 % des parents sont peu satisfaits et 7 % pas du tout satisfaits.
La satisfaction concernant le centre de loisirs
La satisfaction à l’endroit du centre de loisirs, calculée à partir de 9 critères, s’élève en moyenne à 7,2 sur 10, soit une note, là encore, tout à fait correcte. Par ailleurs, celle-ci s’avère légèrement supérieure, de + 0,2 point, à la note de satisfaction attribuée à l’accueil périscolaire, compare la Cnaf. L’enquête de 2019 aboutissait à une note de satisfaction concernant le centre de loisirs très comparable, et aussi un peu plus élevée que celle décernée à l’accueil périscolaire.
Dans le détail, il ressort que 36 % des parents se disent très satisfaits du centre de loisirs et 42 % assez satisfaits, soit un peu plus de trois quarts (78 %) des parents émettant un avis favorable vis-à-vis du centre de loisirs. Cela représente 4 points de plus que pour l’accueil périscolaire, précisent les auteurs de l’enquête. En revanche, 17 % des parents se montrent peu satisfaits et 6 % pas du tout satisfaits.
Les apports du périscolaire et du centre de loisirs
Interrogés sur les deux principaux apports de l’accueil au périscolaire et en centre de loisirs, les parents mettent en avant le fait que cela apprend à leur enfant la vie en collectivité et lui permet de s’amuser. L’apprentissage de la vie en collectivité, la socialisation de l’enfant constitue l’apport le plus cité par les parents dont l’enfant se rend à l’accueil périscolaire : 60 % le mentionnent, contre 46 % des parents dont l’enfant se rend au centre de loisirs. À l’inverse, l’amusement est l’apport le plus cité par les parents dont l’enfant est accueilli en centre de loisirs : 60 % l’évoquent, contre 49 % des parents dont l’enfant est accueilli au périscolaire.
Ces deux apports – apprentissage de la vie en collectivité et amusement – sont de loin les plus cités, que ce soit pour l’accueil périscolaire ou pour le centre de loisirs, mais dans un ordre inverse, résume la Cnaf. Les trois autres apports testés sont moins évoqués par les parents. L’autonomie de l’enfant est mise en exergue par 36 % des parents recourant au périscolaire contre 25 % des parents ayant recours au centre de loisirs, ces derniers mentionnant plus souvent l’éveil et l’épanouissement (32 %, contre 20 % des parents utilisateurs du périscolaire) et le fait de rencontrer des enfants de milieux sociaux ou culturels différents (30 %, contre 25 % des parents utilisateurs du périscolaire).
