« Sidaction lance une campagne pour rappeler l’urgence d’une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle », a annoncé dans un communiqué l’association de lutte contre le sida et les infections aux VIH.
Cette campagne s’inscrit non seulement dans le contexte de la journée mondiale du sida, dimanche 1er décembre, mais aussi alors que le gouvernement tarde à présenter des textes définitifs sur un programme d’éducation à la sexualité qui devait être introduit à la rentrée.
Il devait répondre à la loi qui, depuis 2001, rend obligatoire ce type de programme, à raison d’au moins trois séances annuelles dans les écoles, collèges et lycées. Cette disposition est, dans les faits, peu respectée.
La ministre de l’Éducation, Anne Genetet, a promis la semaine dernière que le nouveau programme serait présenté en décembre, assurant qu’il serait « progressif » et « séquencé » sur fond de polémiques sur le sujet.
Des organisations conservatrices se sont mobilisées contre ces programmes, tel le Syndicat de la Famille, ex-Manif pour tous, évoquant « un bourrage de crâne pro-gender et transactiviste » et appelant à ce que l’école reste un « sanctuaire ».
Dans ce contexte, Sidaction insiste sur l’idée que, faute d’éducation à l’école, les adolescents risquent d’être d’abord exposés à la sexualité via la pornographie.
« La pornographie à laquelle les jeunes ont accès montre un modèle de sexualité axé sur la performance, une sexualité sans relationnel autre que sexuel et souvent dénué de toute expression relative au consentement », regrette, dans le communiqué, Florence Thune, directrice générale de Sidaction.
« L’école, et les programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle contribuent directement à lutter contre les clichés véhiculés par ce type de contenus », poursuit-elle.
Sidaction fait le lien entre un « manque d’information » et le fait que près de la moitié des adultes de moins de 30 ans déclarent ne pas avoir mis de préservatif lors d’un premier rapport avec un nouveau partenaire.
« Pour répondre à cet enjeu de santé publique majeur, l’école doit jouer un rôle de digue protectrice en offrant aux jeunes un socle de connaissances communes, adaptées à l’âge, tout au long de leur scolarité », conclut l’association.
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