Parcoursup : en léger mieux, mais plus de 91 000 candidats sans proposition

Publié le 16 juillet 2021 à 9h47 - par

La phase principale de Parcoursup s’achève vendredi 16 juillet à minuit : souvent décriée, la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur a été cette année « plus rapide », fait valoir le gouvernement, mais plus de 91 000 candidats sont encore sans proposition pour la rentrée.

Parcoursup : en léger mieux, mais plus de 91 000 candidats sans proposition

Selon le dernier décompte du ministère de l’Enseignement supérieur, 91 178 candidats sur un total de 841 518 n’avaient pas jeudi soir d’offre d’affectation : 45 683 lycéens, 33 770 candidats en demande de réorientation et 11 725 scolarisés à l’étranger.

Dans un communiqué commun, le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère de l’Éducation nationale se sont félicités que « à ce jour, 568 000 bacheliers ont reçu au moins une proposition d’admission, soit 89,5 % d’entre eux. Ce taux est supérieur de plus de 1,3 point à celui de l’année dernière. Ces meilleurs résultats, qui signifient concrètement que près de 9 lycéens sur 10 ont déjà trouvé une réponse à leurs vœux de poursuite d’études supérieures, se vérifient également pour les étudiants en réorientation, en dépit du plus grand nombre d’inscrits cette année sur Parcoursup (77 % soit 1,3 point supplémentaire par rapport à 2020) ».

« La plateforme Parcoursup a été plus rapide, a fait plus de propositions aux lycéens et aux candidats puisque l’an dernier ce n’étaient que 8 lycéens sur 10 qui avaient reçu au moins une proposition d’admission », a souligné auprès de l’AFP Jérôme Teillard, chef de projet Parcoursup pour le ministère de l’Enseignement supérieur.

« Notre priorité du moment est que ceux qui ont des propositions puissent aller s’inscrire et que, pour ceux qui n’ont pas eu de propositions, on puisse déclencher un dispositif personnalisé pour leur trouver une solution d’ici à la  rentrée », a poursuivi Jérôme Teillard.

Yann Carcel, vice-président du syndicat étudiant Fage, interrogé par l’AFP, note « une légère amélioration » par rapport à l’année dernière mais « plus de 91 000 candidats en attente de places c’est beaucoup et c’est toujours trop », insiste-t-il.

Selon lui, « la même grande inquiétude est toujours présente, celle de ne pas avoir le taux de satisfaction des candidats : Sont-ils vraiment contents des propositions qu’ils ont eues ou s’agit-il de vœux de recours ? Y a t-il plus de candidats cette année qui acceptent des 3e ou 4e vœux ? », s’interroge-t-il.

« Pas acceptable »

Même constat pour Mélanie Luce, présidente de l’Unef, syndicat étudiant opposé à Parcoursup. « On a toujours et encore le même problème : combien de jeunes ne peuvent pas accéder à la filière de leur choix ? », lance-t-elle, ajoutant que plus de 91 000 personnes sans proposition, « c’est pas acceptable ».

Anne Roger, co-secrétaire générale du syndicat Snesup (professeurs de l’enseignement supérieur) soulève elle les agitations qui se font ressentir très fortement dans les filières en tension. « On est sur une situation quasi similaire à l’année dernière pour les propositions faites sur Parcoursup. Mais des filières comme Staps, à Rennes ou Grenoble, ont tiré la sonnette d’alarme et ce n’est que le début d’une longue liste », craint-elle.

« Il faut un projet politique pour que tous les jeunes qui veulent avoir accès au supérieur puissent le faire, c’est aussi simple que cela », martèle-t-elle.

La semaine dernière, les enseignants de Staps à l’université Rennes 2, l’une des deux plus grosses unités de France dans cette filière sportive, avec 2 500 étudiants, ont suspendu leurs tâches administratives pour dénoncer le manque de personnel. Les enseignants de Staps à l’université de Grenoble ont emboîté le pas.

D’autres saluent les places de BTS qui ont été affectées davantage aux élèves de bac pro cette année. « Il y a moins de bac pro sur le carreau, c’était un enjeu et c’est une bonne chose », a constaté Françoise Lambert, secrétaire générale au Sgen-CFDT, syndicat favorable à la réforme.

« Ce n’est qu’un début mais c’est très important de donner à ceux qui en ont le plus besoin des places dans les filières les plus encadrées », a-t-elle ajouté.

Pour tous ceux qui vont rester sans réponse à compter de vendredi soir, il est conseillé de regarder les places vacantes de la phase dite « complémentaire », ouverte depuis le 16 juin.

Une possibilité qui leur sera offerte jusqu’au 16 septembre. Les candidats peuvent aussi solliciter la Commission d’accès à l’enseignement supérieur (CAES) de leur rectorat, qui essayera de leur proposer une solution adaptée.

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