Apprentissage : les CFA s’inquiètent de la baisse de leur financement

Publié le 19 août 2022 à 12h07 - par

La baisse des sommes versées par l’État aux centres de formation des apprentis (CFA), à partir de septembre 2022, inquiète ces structures, qui ont déjà calé leur budget pour 2022-2023, ont-elles indiqué jeudi 18 août 2022.

Apprentissage : les CFA s'inquiètent de la baisse de leur financement

Début juillet 2022, France Compétences, l’organisme qui gère les CFA, avait indiqué que les sommes versées à ces structures diminueraient de 5 % en septembre 2022. Elles baisseront de 5 % supplémentaires en avril 2023.

Depuis 2020, les CFA sont financés par les entreprises en fonction du nombre de contrats signés, et l’État s’est substitué aux régions pour compléter ce financement. Depuis cette réforme, les comptes de France Compétences sont dans le rouge : le déficit, de 3,2 milliards d’euros en 2021, pourrait atteindre 5,9 milliards en 2022, selon un rapport de la Cour des comptes en juin 2022, qui s’alarmait d’« une impasse financière ».

La cause principale de ce déficit est la réforme du financement conjuguée à l’explosion des entrées de jeunes en apprentissage qui a quasiment doublé en deux ans pour atteindre le niveau record de 730 000 en 2021 et permis une hausse du taux d’emploi des jeunes. Pour combler une partie de ce déficit, l’État avait versé une subvention exceptionnelle de 2,75 milliards d’euros en 2021. La somme octroyée pour 2022 a été ramenée à 2 milliards d’euros dans la loi de finances rectificative votée en juillet 2022.

« On avait déjà dépensé de l’argent pour nos recrutements depuis janvier 2022 », indique à l’AFP Pascal Picault, président de la Fédération des directeurs des CFA (Fnadir). Avec un budget établi sans savoir que les subventions seraient diminuées, M. Picault redoute que « certains CFA réfléchissent avant d’ouvrir » certaines formations à la rentrée. La baisse des financements varie en fonction des secteurs d’activité, de 10 à 40 % parfois, assure Yves Hinnekint, directeur de l’école de commerce Talis et de l’association Walt, qui regroupe des acteurs de la formation en apprentissage.

Autre inquiétude mise en avant par Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf) : les CFA risquent de baisser leurs dépenses liés à la qualité de vie des élèves apprentis (activités sportives, rénovation des internats, etc.) et aux postes hors enseignement.

La loi de finances rectificative votée cet été prévoit en revanche une enveloppe de 743 millions d’euros pour la prolongation des aides exceptionnelles accordées par l’État aux entreprises pour l’embauche d’alternants – 5 000 euros pour un mineur, 8 000 pour un majeur – jusqu’à la fin de l’année civile. Ces aides ne sont pas prises en charge par France Compétences.

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