Le SMIC mensuel net va augmenter de 24 euros au 1er janvier 2023

Publié le 16 décembre 2022 à 8h00 - par

1 353 euros net : ce sera le montant du SMIC à partir du 1er janvier 2023, soit une hausse de 24 euros pour cette revalorisation automatique de début d’année, qui prend en compte l’inflation, dont les derniers chiffres ont été publiés jeudi 15 décembre 2022.

Cela représente une hausse de 1,8 %, qui interviendra après trois revalorisations automatiques en 2022 (5,6 % sur l’année) pour protéger le pouvoir d’achat.

En brut, pour un temps plein de 35 heures hebdomadaires, le SMIC mensuel passera à 1 709 euros et le SMIC horaire à 11,27 euros. Le ministère du Travail a confirmé cette hausse, notant qu’en net, à 1 353,07 mensuel, le SMIC va gagner 84 euros par rapport au 1er janvier 2022.

Le SMIC bénéficie chaque année d’une hausse mécanique au 1er janvier qui tient compte de la hausse des prix pondérée pour les 20 % de ménages aux plus faibles revenus. 

Des revalorisations interviennent aussi en cours d’année dès que l’inflation dépasse les 2 %, ce qui a conduit à deux hausses exceptionnelles cette année (2,6 % au 1er mai et 2 % au 1er août) après celle, automatique, de 0,9 % en janvier 2022.

Du fait de la revalorisation du SMIC intervenue le 1er août, la hausse des prix prise en compte pour l’augmentation automatique de janvier porte uniquement sur les mois de juillet, août, septembre, octobre et novembre. 

Selon les chiffres publiés par l’Insee jeudi 15 décembre au matin, cet indice des prix pour « les ménages du premier quintile » (les 20 % les plus pauvres) a progressé de 0,4 % en novembre et de 1,8 % depuis juin. Sur un an, la hausse est de 6,6 %. 

Le Gouvernement peut choisir d’aller au-delà de l’augmentation automatique par « un coup de pouce », mais il n’y en a pas eu depuis 2012. 

Et comme chaque année, le panel d’économistes consulté avant chaque hausse s’est prononcé contre cette éventualité dans leur rapport rendu il y a quelques jours. 

Selon ces experts, la revalorisation automatique « permet une protection du pouvoir d’achat salarial des personnes rémunérées au salaire minimum légal ». 

Leur justification : « Une dynamique trop forte du SMIC pourrait avoir des effets négatifs sur l’emploi des travailleurs les plus fragiles. »

« Pauvreté laborieuse »

Ces experts jugent aussi « inadapté » le SMIC pour réduire « la pauvreté laborieuse dont les deux premiers facteurs sont le nombre d’heures travaillées (temps partiel contraint) et la configuration du ménage ».

Le panel d’économistes recommande de modifier la formule de revalorisation du SMIC. Parmi les pistes, il suggère l’idée d’« indexer automatiquement le SMIC sur la moyenne des évolutions des minima salariaux d’un panel de branches » représentatives.

Dans un communiqué, Force ouvrière a jugé cette « recommandation particulièrement malvenue à l’heure où les branches rencontrent des difficultés à respecter la conformité des minima conventionnels au SMIC », c’est-à-dire à faire en sorte que dans leurs grilles, les salaires minimaux soient égaux ou supérieurs au SMIC. La CGT revendique un SMIC à 2 000 euro brut.

Selon la Dares, 2,5 millions de salariés du secteur privé non agricole ont bénéficié de  la revalorisation du SMIC au 1er janvier 2022.

La proportion de bénéficiaires de la revalorisation du SMIC est plus élevée parmi les salariés à temps partiel (29,5 %, contre 11,1 % pour ceux à temps complet) et au sein des très petites entreprises (24,5 % dans celles de 1 à 9 salariés, contre 12,2 % dans les autres). 

Et 55 % des salariés au SMIC sont des femmes, alors qu’elles représentent 45 % des salariés du secteur privé non agricole. 

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