Lycées en éducation prioritaire : nouvelle grève et manifestation

Publié le 29 novembre 2016 à 16h36 - par

« Zap pas la ZEP », « Champagne, couscous, ZEP pour tous ! » : plusieurs centaines de professeurs et de lycéens franciliens ont manifesté mardi 29 novembre à Paris pour demander des moyens pérennes pour les lycées de l’éducation prioritaire, malgré des annonces de Najat Vallaud-Belkacem la veille.

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Professeurs et lycéens s’alarment que le gouvernement ait réformé l’éducation prioritaire dans les écoles et les collèges, mais renvoyé la réforme des lycées au prochain quinquennat. Ils craignent de perdre les moyens supplémentaires qui leur sont alloués pour faire face aux difficultés sociales que connaissent les élèves.

Il s’agit de la deuxième journée de mobilisation en douze jours, à l’appel du collectif « Touche pas à ma ZEP » et de syndicats (CGT-Education, SUD-Education, FSU, FO). Moins d’une dizaine d’établissements sont touchés, selon le ministère, alors que les organisateurs évoquent 80 lycées mobilisés. Une assemblée générale était prévue à 13H00 pour décider de la suite du mouvement.

Face à cette grogne, la ministre de l’Éducation a promis lundi 28 novembre la création de 450 postes pour les « lycées qui connaissent le plus de difficultés sociales, pour avoir encore moins d’élèves par classe et plus d’adultes dans l’établissement ». Rien ne définit quels sont ces lycées les plus défavorisés, pointaient ce mardi plusieurs manifestants, réclamant « une carte élargie de l’éducation prioritaire » et estimant que deux mois suffiraient pour l’établir. « La ministre, elle promet des choses pour les ZEP » pour le prochain quinquennat « quand elle ne sera pas là », dénonçait un professeur au mégaphone.

Au lycée Voilin à Puteaux (Hauts-de-Seine), « avec un public très défavorisé on a des classes à 30-31. On ne peut pas mettre en place l’accompagnement personnalisé, alors que c’est la loi », indiquait Lucas Laval, professeur de lettres-histoire. Il décrit « une multiplication des violences et des incivilités », « des élèves de plus en plus démotivés, désocialisés ».

Au lycée Mozart au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), « on a des élèves de bonne volonté » mais avec « d’énormes difficultés, il faudrait des classes à quinze », réclame Johan Faerber, professeur de lettres. « On est beaucoup trop nombreux » et « on n’a pas de matériel », renchérit Emine, en seconde, venue comme d’autres camarades « soutenir nos profs ».

Point d’orgue de cette manifestation, la lecture par un professeur déguisé en mage d’une fable intitulée « Jean-Kamel et la fée de Grenelle », l’histoire d’un lycéen de ZEP qui voudrait devenir journaliste, mais ne peut plus suivre une préparation à Sciences Po. Les professeurs de lycée « sont des magiciens » et n’ont donc « pas besoin de moyens matériels » pour faire réussir leurs élèves, lui dit « la fée de Grenelle ».

À Marseille, entre 100 et 150 personnes se sont rassemblées sur le Vieux-Port mardi matin, a constaté un photographe de l’AFP.

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