Les élèves les plus favorisés réussissent mieux à l’école

Publié le 6 février 2023 à 10h00 - par

Année après année, la France figure parmi les pays où l’écart entre élèves très favorisés et très défavorisés est le plus grand, rappelle l’Observatoire des inégalités.

Les élèves les plus favorisés réussissent mieux à l'école
© Image par Martin Polo de Pixabay

En exploitant les résultats aux épreuves de compréhension de l’écrit organisées par l’OCDE, l’Observatoire des inégalités confirme, dans une note publiée en ligne mi-janvier, que « l’école française réussit aux élèves les plus favorisés ». Ainsi, en France, les élèves de milieux très favorisés obtiennent un score moyen de 550 à ces épreuves, bien supérieur à la moyenne des élèves du même milieu pour l’ensemble de l’OCDE, qui s’établit à 534. Ceux de milieux très défavorisés obtiennent un score de 443, comparable à la moyenne internationale des élèves très défavorisés (445). Avec l’Allemagne, la Hongrie, la Suisse et la Belgique, la France est l’un des pays où l’écart de ces scores entre les milieux sociaux du haut et du bas de l’échelle est le plus important : il est de plus de 100 points ! En Italie, en Norvège ou au Japon, le système scolaire apparaît plus égalitaire. Dans ces pays, l’écart est moindre, de l’ordre de 70 points.

Il faut utiliser les très médiatiques enquêtes « PISA » menées par l’OCDE avec une grande prudence, tempère toutefois l’Observatoire des inégalités. En effet, celles-ci ne portent que sur une petite partie du niveau scolaire. Par exemple, ces enquêtes n’évaluent pas la maîtrise de la langue du pays (comme l’orthographe), les langues étrangères, l’histoire-géographie, ni bien d’autres domaines. L’indice de niveau social utilisé par l’OCDE est, par ailleurs, constitué d’un savant mélange de critères qui vont du niveau de diplôme des parents (déclaré par l’élève) au confort sanitaire de leur logement. Enfin, le niveau moyen ne tient pas compte de l’ampleur des inégalités sociales au sein du pays lui-même.

Quoi qu’il en soit, « les enquêtes internationales se répètent et indiquent toutes la même chose depuis plusieurs décennies : la France appartient au club des pays où les inégalités sociales exercent la plus grande influence sur les parcours scolaires », constate l’Observatoire des inégalités. Cette mauvaise position s’explique par un grand nombre de facteurs qui sont connus : faible taux d’encadrement, apprentissages très académiques, évaluations à répétition, dévalorisation des élèves qui échouent… Les enquêtes de l’OCDE confirment que l’école française est formatée pour les enfants des parents diplômés : ils obtiennent les meilleurs scores au niveau international, au détriment du niveau global (tous milieux confondus) qui se situe dans la moyenne et, surtout, du niveau des élèves des milieux les moins favorisés. « Au fond, la logique même du système éducatif français nourrit les inégalités, dans une grande indifférence politique », conclut l’Observatoire des inégalités.


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