Le conseil régional Île-de-France veut baisser son budget de fonctionnement de 120 millions d’euros

Publié le 15 mars 2016 à 8h58 - par

La région Île-de-France prévoit de réduire son budget de fonctionnement de 120 millions d’euros, notamment par la chasse au gaspillage, et de « lutter contre les ghettos », en arrêtant de subventionner le logement « très social » là où il est déjà très nombreux.

Le conseil régional Île-de-France veut baisser son budget de fonctionnement de 120 millions d'euros
Geoffroy Van der Hasselt / Copyright © AFP

Le conseil débattra jeudi et vendredi 18 mars de ses orientations budgétaires pour 2016.

La présidente du conseil régional, Valérie Pécresse (Les Républicains), prévoit « un budget de relance de l’investissement » à hauteur de 70 millions d’euros (+ 4,5 %), notamment en faveur des transports, de la sécurité, des territoires ruraux – elle a annoncé le doublement des aides -, de l’éducation et de la culture, a-t-elle dit lundi 14 mars lors d’une conférence de presse.

En matière d’éducation, elle veut notamment créer des bourse au mérite pour les bacheliers ayant obtenu une mention très bien, des chaires d’excellence pour les chercheurs et veut mettre en place l’égalité des aides sociales pour les lycées publics et privés.

Ces dépenses d’investissement sont combinées à « un effort inédit d’amaigrissement des dépenses de fonctionnement (- 120 millions) » de la région, a-t-elle précisé.

Parmi les principales mesures d’économies, la région ne remplacera pas les départs en retraite de son personnel et les CDD, et va resserrer de 10 % le budget (110 millions d’euros en 2015) des 29 organismes associés (Agence des espaces verts d’Île-de-France, Bruitparif, Comité régional du Tourisme, etc.). Elle évaluera dans un audit leur efficacité et les éventuelles possibilités de fusion.

Elle veut aussi supprimer les subventions accordées aux « associations qui n’ont pas rendu de compte d’activité » (et qui représentent 23 millions de subventions en 2015), et « lutter contre le gaspillage ». Cela passera, comme elle l’a déjà annoncé par la réduction par trois du parc automobile de la région, l’arrêt de la diffusion papier du journal régional (3 millions d’euros d’économie par an), ou encore « l’optimisation » de l’occupation des locaux du conseil régional (avant le déménagement du siège annoncé en banlieue), voire la « remise sur le marché » d’une partie de son patrimoine.

Location de l’hémicycle à la Métropole du Grand Paris

En ligne de mire par exemple, l’ancien lycée professionnel d’esthétique Mariano-Fortuny, situé dans le 17e arrondissement de Paris, d’une surface de 1 400 m2, et loué depuis juillet 2012 à l’acteur Albert Dupontel, pour un loyer de 300 euros par semaine, alors que le bâtiment est évalué entre 9 et 11 millions d’euros.

Autre source de revenus : la location de l’hémicycle de la région à la Métropole du grand Paris (à laquelle est pourtant fermement opposée Valérie Pécresse), pour 10 000 euros par jour de location.

En matière de logement, la nouvelle présidente veut mettre fin au financement des logements sociaux pour les plus modestes (PLAI, dit logements « très sociaux ») dans les communes qui ont déjà 30 % de logements PLAI et PLUS (logements sociaux pour les classes moyennes modestes).

Sur 1 300 communes d’Île-de-France, une centaine de communes sont concernées, « celles qui concentrent le plus de difficultés », a souligné Geoffroy Didier, vice-président en charge du logement, assurant n’avoir « pas regardé » en amont les étiquettes politiques de ces communes. Selon lui, « il ne s’agit pas de financer moins de PLAI, mais seulement dans les communes qui en ont déjà beaucoup » afin de « mieux les répartir territorialement », pour « casser les ghettos urbains, et favoriser la mixité sociale ».

La région continuera à financer la rénovation urbaine de ces logements « très sociaux », a-t-il précisé. Elle va, par ailleurs, reprendre le financement, abandonné depuis 2014, du logement social intermédiaire (PLS, pour les classes moyennes moins modestes).

Enfin, la région va doubler le nombre de logements réservés aux femmes battues (de 50 à 100), et ouvrir également aux professeurs des Académies de Créteil et Versailles, son contigent de logement sociaux, sous réserve d’une durée minimale de 5 ans en poste.

 

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