FPH : 42 % des directrices ont déjà été victimes de violences sexistes et sexuelles

Publié le 16 septembre 2024 à 13h51 - par

À plus de trois quarts des hommes, les auteurs de violences sexistes et sexuelles appartiennent, dans la majorité des cas, au cercle professionnel proche de la victime.

FPH : 42 % des directrices ont déjà été victimes de violences sexistes et sexuelles
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Au cours du second semestre 2023, le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière (CNG) a mené une enquête nationale auprès des directrices et directeurs de la fonction publique hospitalière (FPH) sur l’accès aux responsabilités, les discriminations et les violences sexistes et sexuelles (VSS).

1 171 directrices et directeurs y ont participé, soit environ 27 % de tous les directeurs, femmes et hommes, exerçant en établissement. Le CNG a présenté les résultats de son enquête le 4 septembre 2024.

Focus sur les violences sexistes et sexuelles (VSS)

Au cours des trois dernières années, 43 % des directeurs ont été concernés par les VSS, en étant témoin de sexisme ou victime d’au moins une VSS, révèle l’enquête. Avec des réalités très différentes selon le sexe. Ainsi, plus des deux tiers (70 %) des hommes déclarent n’avoir été ni témoins de sexisme, ni victime de VSS, contre moins de la moitié (45,4 %) des femmes. Concernant spécifiquement les victimes, 29 % des directeurs disent avoir été victime d’au moins une VSS au cours des trois dernières années. Avec, sans surprise, des écarts extrêmement importants : 42 % des femmes concernées contre 9 % des hommes.

Près de 900 phénomènes, intervenus au cours des trois dernières années, ont été déclarés dans le cadre de l’enquête du CNG : 39 % en tant que témoin de sexisme et 61 % en tant que victime de VSS. Parmi les situations vécues en tant que victimes, plus de la moitié (56 %) concerne des remarques déplacées.

Les auteurs de VSS sont, à 77 %, un homme ou des hommes. Dans plus de la moitié (58 %) des cas, l’auteur appartient à un cercle professionnel proche de la victime. À savoir : un membre de la gouvernance (médicale et de direction) (22 %), un membre de l’équipe de direction (18 %), un supérieur hiérarchique (18 %).

Les faits de VSS sont évoqués/signalés à un tiers dans 57 % des cas. Dans 3 % des cas, ils l’ont été de façon anonyme. « La certitude que rien ne se passerait est une raison souvent citée pour ne pas dénoncer les faits subis », commentent les auteurs de l’enquête. Par ailleurs, les témoins ou victimes disent ne pas toujours avoir réalisé la gravité des faits. Lorsque le répondant est témoin, les faits de sexisme sont évoqués avec des tiers dans 74 % des cas. Pour les cas où le répondant est une victime, les faits sont peu évoqués/signalés, mais plutôt gardés pour soi. Quand ils ne sont pas tus, ils sont majoritairement rapportés à un collègue. « Le dispositif de signalement interne est très peu utilisé par les directeurs », déplore le CNG. Parmi les faits ayant été évoqués/signalés à des tiers, dans un petit tiers (31,5 %) des cas, l’auteur a été géré par la hiérarchie (recadrage, disciplinaire, procédure pénale, autre). Lorsque les faits évoqués/signalés le sont par la victime (exclusion de « témoin de sexisme »), celle-ci n’a connaissance de suites données que dans… 13 % des cas, rapporte l’enquête.

Enfin, 37 % des victimes directes de VSS déclarent une absence de conséquence pour elles-mêmes.

Selon les résultats de l’enquête, les principales répercussions pour les victimes portent sur :

  • une dégradation de la relation de travail (32 %) ;
  • un sentiment d’insécurité au travail (2 % chez les victimes directes de VSS) ;
  • des conséquences sur la vie personnelle (15 %).

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