« L’AP-HP travaille depuis fin 2022 sur l’organisation à mettre en place pour les Jeux olympiques de Paris (JOP) », déclare d’emblée la porte-parole de l’AP-HP. Une task-force multidisciplinaire, regroupant des médecins, des paramédicaux et la direction générale, a même été créée pour préparer en amont ces JO. L’AP-HP est également en lien constant avec l’Agence régionale de santé de l’Île-de-France et le ministère de la Santé. Outre la polyclinique du village européen gérée opérationnellement par l’AP-HP, le plan se découpe en deux autres volets. Le premier a consisté à identifier des hôpitaux référents qui prendront en charge des publics spécifiques : l’hôpital Bichat dans le 18^e arrondissement de Paris s’occupera ainsi des athlètes, l’hôpital Avicenne à Bobigny (Seine-Saint-Denis) des médias et l’hôpital européen Georges Pompidou (75015) des délégations officielles du Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO).

80 services concernés

Le deuxième volet concerne tous les autres établissements parisiens et franciliens de l’AP-HP. « Afin de s’organiser pour accueillir les touristes et la population, nous avons voulu mieux mesurer le surcroît d’activité qu’il pourrait y avoir. Nous avons donc fait des benchmarks auprès d’autres villes qui ont accueilli les JO et notamment Londres en 2012, détaille la porte-parole. Il s’avère que finalement, ces villes ont enregistré peu de suractivité. Cela s’explique parce que durant l’été, une partie de la population locale préfère quitter la capitale. Et bien sûr, c’est hors événement exceptionnel comme une épidémie, un attentat ou un accident. » Et de préciser : « Au total, nous prévoyons l’ouverture d’un peu moins de 5 % de lits supplémentaires par rapport à l’activité des étés précédents – 2022 et 2023 – pour comparer ce qui est comparable ». Les services qui seront les plus concernés, à savoir traumatologie, soins critiques, digestion, ont été listés… « Au total, 80 services sur 800 seront concernés », commente la porte-parole. L’AP-HP leur a donc demandé d’ouvrir durant le déroulement des JO des lits supplémentaires, soit environ 360 lits. Ce qui implique d’avoir le personnel pour gérer ces lits supplémentaires. « Nous avons demandé à chaque service concerné d’anticiper et de s’organiser pour disposer du personnel nécessaire, en partant des réalités de terrain », souligne la porte-parole. La solution retenue en premier a été d’impliquer les personnes qui partaient en congés durant cette période. Concrètement, celles qui restent une semaine et prennent par conséquent deux semaines de vacances au lieu de trois d’affilée, bénéficient d’une prime : 2 500 € brut la semaine (5 jours de congés non pris) pour les médecins, 1 200 € brut pour les autres personnels de catégorie A, 1 000 € brut pour ceux de catégorie B et 800 € brut pour ceux de catégorie C. « Cela concerne à peu près 800 équivalents temps plein sur plus de 95 000 agents hospitaliers de l’AP-HP. Et il s’agit de volontaires », remarque la porte-parole.

Un travail de fourmi

Les plannings des 80 services seront complètement finalisés en mars. « D’ores et déjà, nous avons débuté les formations et les exercices de crise », note la porte-parole. L’AP-HP travaille maintenant avec la Préfecture de Paris pour définir les accès des hôpitaux qui seront proches de sites d’épreuves pour les personnels et les patients. Un travail de fourmi car il faut regarder précisément quelles rues seront fermées ou non. « À ce stade, nous sommes plutôt en avance sur la préparation pour les JO. Nous ne voulions pas être pris de court en nous préparant trop tard », conclut la porte-parole.

Magali Clausener