Une répartition déséquilibrée des emplois publics sur le territoire

Publié aujourd'hui à 14h15 - par

Le nombre de fonctionnaires par rapport au nombre d’habitants varie beaucoup d’une région à l’autre et, plus encore, d’un département à l’autre, selon le rapport de l’association FIPECO publié récemment.

Une répartition déséquilibrée des emplois publics sur le territoire
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La répartition des emplois publics sur le territoire correspondait-elle à peu près aux besoins de la population en 2023 ? C’est la question à laquelle tente de répondre le président de l’association FIPECO dans un billet publié le 10 décembre 2025. Pour cela, François Ecalle s’est appuyé sur les « taux d’administration », rapports entre le nombre de fonctionnaires et le nombre d’habitants, par régions et départements (hors Mayotte), qui sont publiés dans le rapport annuel sur l’état de la fonction publique. Ce taux constitue « un indicateur fruste de l’adéquation des emplois publics aux besoins », estime l’auteur de la note, mais il est mesuré avec précision et présente le grand avantage d’être disponible rapidement.

Le taux d’administration se révèle très différent d’une région à l’autre et, encore plus, d’un département à l’autre. Ainsi, le rapport entre les taux le plus fort et le plus faible par département (hors Paris) est de plus de 2 pour 1 pour les fonctions publiques l’État et territoriale et de 3 pour 1 pour la fonction publique hospitalière. « En première analyse, la répartition des emplois publics ne semble donc pas correspondre aux besoins et le principe d’égalité devant le service public ne paraît pas respecté. Hors Île-de-France, la répartition des fonctionnaires civils de l’État répond, toutefois, un peu mieux aux besoins que celle des fonctionnaires locaux et hospitaliers », commente François Ecallle.

Ces statistiques montrent, également, que les départements ruraux ne sont pas systématiquement défavorisés. Ils apparaissent, notamment, mieux pourvus en emplois publics hospitaliers que ceux de la région parisienne. La répartition géographique des emplois des collectivités locales est, quant à elle, marquée par un clivage nord-sud.

La répartition géographique des emplois publics pour l’ensemble des trois fonctions publiques

Le taux d’administration pour l’ensemble des trois fonctions publiques était, en moyenne, de 76 agents (civils) pour 1 000 habitants en 2023, contre 75 l’année précédente. Celui-ci s’avère nettement plus élevé dans les régions d’Outre-mer (93). Deux régions métropolitaines se distinguent : l’Île-de-France (83), en raison de la forte concentration de services centraux de l’État en région parisienne, et la Corse (83), « pour des raisons moins claires », souligne l’étude de FIPECO.
Hors DOM, Île-de-France et Corse, il demeure toutefois un écart de 15 % entre la région la mieux dotée en agents publics, Provence-Alpes-Côte d’Azur (78 agents pour 1 000 habitants), et celle la moins pourvue, les Pays-de-la-Loire (68).
Au niveau départemental, les écarts sont bien plus importants. Hors Paris, l’éventail des taux d’administration va de 47 agents pour 1 000 habitants dans l’Ain à 109 en Martinique, soit un rapport de plus du simple au double !

La fonction publique civile d’État

Le taux d’administration pour les fonctionnaires civils de l’État s’établit, en moyenne, à 31 agents pour 1 000 habitants et à 39 dans les DOM. En métropole, l’Île-de-France se distingue avec un ratio de 42. Hors Île-de-France, l’écart est de plus de 25 % entre la région PACA (32) et les Pays-de-la-Loire (25).
Au niveau des départements (hors Paris où le taux d’administration est de 89), le rapport est de 2,6 à 1 entre celui où il est le plus élevé, la Guyane (45), et celui où il est le plus faible, la Vendée (17). Hors Guyane et Guadeloupe, le taux le plus élevé se trouve en Haute-Garonne (39) et le rapport entre les extrêmes est de 2,3 à 1.

La fonction publique territoriale

Le taux d’administration de la fonction publique territoriale s’avère, en moyenne, de 27 agents pour 1 000 habitants. Il est toutefois considérablement plus élevé dans les DOM (36). En métropole, la Corse se distingue de nouveau, avec un taux de 37. Hors Corse, l’écart est de 40 % entre la région la mieux pourvue, PACA (31), et celle la moins bien dotée, Grand-Est (22). Les huit régions les plus administrées (y compris DOM et Corse) sont situées dans le sud.
Les écarts entre départements se révèlent, encore une fois, bien plus importants. Hors DOM et Corse, le rapport est en particulier de plus de 2 pour 1 entre les Landes (35) et l’Ain (17).

La fonction publique hospitalière

Le taux d’administration de la fonction publique hospitalière s’établit, en moyenne, à 17 agents pour 1 000 habitants et il est presque identique dans les DOM (18). La Réunion est la région où il se montre le plus faible (13) et la Martinique celle où il est le plus élevé (26). Hors DOM, c’est en Île-de-France que le taux d’administration est le plus faible (14) et il est parmi les plus faibles en Corse (17). L’écart est de 57 % entre la région où le taux est le plus élevé, Bourgogne-Franche-Comté (22), et l’Île-de-France, où il est le plus faible. En incluant les DOM, l’écart est de 2 pour 1 (entre la Martinique et La Réunion).
Au niveau départemental, hors DOM, le rapport est de plus de 3 pour 1 entre le département où le taux d’administration est le plus fort, la Haute-Vienne (30), et celui où il est le plus faible, la Seine-et-Marne (9 agents pour 1 000 habitants).


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