Insertion des jeunes : l’activité des missions locales en 2009

Publié le 1 avril 2011 à 0h00 - par

Sous l’effet de la crise économique, une étude du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé enregistre un afflux de jeunes sans précédent vers les missions locales en 2009.

En 2009, 515 000 jeunes ont été accueillis pour la première fois par le réseau des missions locales et des permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO), dont la mission est d’aider les 16-25 ans dans leur insertion sociale et professionnelle. « C’est un afflux de jeunes sans précédent et la plus forte augmentation sur un an (10 %) enregistrée depuis plus de dix ans. Cette forte progression traduit l’effort du réseau en direction des jeunes particulièrement touchés par la crise économique et la hausse du chômage », explique une récente étude du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, publiée dans le n° 26 (mars 2011) de Dares Analyses.

Au total, près de 1,3 million de jeunes ont été en contact avec le réseau en 2009. Près de 90 % ont été reçus par un conseiller en entretien (entretien individuel, atelier ou information collective), dont 1 088 000 en entretien individuel. Les conseillers des missions locales ont assuré 3,9 millions d’entretiens individuels au cours de l’année 2009, contre 3,7 millions en 2008 et 3,6 millions en 2007.
Malgré leur nombre plus élevé, les jeunes accueillis pour la première fois au premier semestre 2009 ont rencontré aussi souvent leur conseiller référent que l’année précédente, quel que soit leur niveau de qualification. Ainsi, 34 % des jeunes ont été reçus au moins cinq fois en entretien individuel dans les douze mois ayant suivi leur premier accueil, contre 35 % en 2008. Et ces entretiens se révèlent d’autant plus nombreux que le niveau de formation du jeune est faible. De fait, comme en 2008, 36 % des jeunes sortis du système scolaire sans avoir dépassé la dernière année de BEP-CAP (niveau V) ont rencontré au moins cinq fois leur conseiller, contre 31 % des jeunes ayant le niveau du baccalauréat (niveau IV).

Les jeunes accueillis pour la première fois dans le réseau en 2009 sont, dans l’ensemble, faiblement qualifiés : près de 40 % n’ont pas obtenu de CAP-BEP ou sont sortis de l’enseignement général avant la terminale (niveaux de formation VI, V bis ou V sans diplôme).
Constat inquiétant : « le nombre de jeunes en premier accueil ayant au moins un baccalauréat a fortement augmenté par rapport à l’année dernière, passant de 120 000 à 150 000 », note l’étude. À lui seul, il explique les deux tiers de la hausse des premiers accueils. « Ces jeunes diplômés, poussés vers les missions locales par la crise économique, représentent 30 % des premiers accueils en 2009, contre 26 % en 2008 », ajoute la Dares. Conséquence directe, le public accueilli en 2009 s’avère globalement moins jeune qu’en 2008. Si le nombre de mineurs en premier accueil reste quasiment stable, un peu en deçà de 80 000, leur part baisse de 17 % à 15 % en un an.

La hausse du nombre de jeunes accueillis pour la première fois s’accompagne d’une baisse de la proportion de jeunes femmes en premier accueil de 52 % à 50 %. La différence d’âge moyen constatée en 2008 entre hommes et femmes en premier accueil se réduit un peu en 2009. Les jeunes hommes demeurent, toutefois, accueillis plus tôt. Ainsi, en 2009, 17 % des premiers accueils masculins sont mineurs, alors que les mineures sont 13 % parmi les jeunes femmes. En lien avec cette différence d’âge, les hommes accueillis pour la première fois restent nettement moins qualifiés que les femmes : 45 % d’entre eux présentent un niveau de formation VI, V bis ou V sans diplôme, contre 33 % des femmes. Seuls 23 % ont un baccalauréat, contre 37 % des femmes.

En 2009, les jeunes hommes se révèlent plus souvent dépendants de leur famille. De fait, 72 % d’entre eux sont hébergés chez leurs parents ou chez un autre membre de la famille, contre 60 % des jeunes femmes. Seuls 16 % d’entre eux déclarent avoir un logement autonome, contre 29 % des jeunes femmes.
De même, elles sont plus nombreuses à avoir fondé une famille. 15 % des jeunes femmes accueillies pour la première fois en 2009 vivent maritalement et 11 % ont au moins un enfant à charge (c’est le cas pour, respectivement, 6 % et 4 % des jeunes hommes). Au total, environ 40 000 jeunes, dont les trois quarts sont des jeunes femmes, avaient au moins un enfant à charge au moment de leur premier accueil dans le réseau des missions locales et PAIO en 2009

Les jeunes suivis par le réseau des missions locales ont signé 66 000 contrats aidés en 2009, contre 41 500 l’année précédente, soit une hausse de 59 %. Cette forte hausse de l’emploi aidé n’a, toutefois, que partiellement compensé la baisse des contrats classiques, souligne l’étude. Au total, les jeunes suivis en missions locales ont signé 543 000 contrats de travail en 2009, contre 564 000 en 2008. Cela représente une baisse de 4 %.
La part des contrats de travail classiques dans l’ensemble des contrats signés par les jeunes suivis a donc sensiblement diminué, passant de 85 % en 2008 à 80 % en 2009. La part des contrats en intérim a baissé de 4 points (de 23 % en 2008 à 19 % en 2009), tandis que celle des contrats à durée indéterminée se réduisait de 2 points (de 14 % à un peu plus de 12 %). En revanche, les jeunes des missions locales ont suivi davantage de formations : 241 000 en 2009, soit une hausse de 5 % par rapport à 2008.

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