L’orientation à l’école, source d’angoisse pour les filles et les plus modestes

Publié le 12 décembre 2018 à 8h40 - par

Les élèves français dressent un bilan « mitigé » des dispositifs mis en place en France pour les aider dans leur orientation, qui reste une source de « stress » pour nombre d’entre eux, notamment les filles et les plus modestes, souligne une étude mardi 11 décembre 2018.

L'orientation à l'école, source d'angoisse pour les filles et les plus modestes

Un jeune sur deux (48 %) déclare ne pas avoir été bien accompagné par son établissement au sujet de l’orientation, selon une étude portant sur les 18-25 ans, publiée mardi 11 décembre 2018 par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco).

« On est loin des chiffres catastrophistes qu’on entend habituellement », a commenté la présidente du Cnesco, Nathalie Mons

Ce « bilan mitigé » est toutefois à nuancer, a-t-elle ajouté. Ainsi, les filles sont moins satisfaites de cet accompagnement (41 % contre 53 % pour les garçons). Elles sont aussi plus nombreuses à déclarer que l’orientation a été pour elles, sources de stress (72 % contre 63 % chez les garçons). Les enfants d’ouvriers et employés sont également plus stressés que les autres (74 %).

Le goût personnel pour un métier arrive en tête des critères des jeunes pour choisir une orientation, devant la sécurité de l’emploi ou la rémunération. Seul un jeune sur cinq dit ne pas avoir eu le choix dans son orientation. Mais cette insatisfaction cache des disparités : ainsi l’insatisfaction est très rare chez les enfants de cadres (20 %) contre 31 % chez les enfants d’ouvriers ou employés. La satisfaction est également moindre pour les élèves et diplômés de l’enseignement professionnel (32 % d’entre eux sont insatisfaits).

Certains ont dû renoncer à leurs aspirations pour des raisons dépassant les résultats scolaires : le coût des études conduit ainsi un élève sur trois à renoncer à certaines filières. L’accompagnement à la formation varie selon les voies d’enseignement. « Globalement, les semaines dédiées à l’orientation apportent des infos sur les métiers ou les filières, mais il existe peu d’ateliers de découverte de soi », souligne Nathalie Mons. Un élève sur cinq a par ailleurs recours à un coach privé (payant ou associatif) dédié à l’orientation, un soutien marqué socialement : les familles favorisées font plus appel à des coachs payants, les classes moyennes à des coachs gratuits, et les familles défavorisés s’en passent le plus souvent.

Pour améliorer l’orientation en France, le Cnesco fait une série de préconisations, comme la promotion d’une plateforme numérique nationale, avec des informations « labellisés » sur les métiers et filières, ou encore le développement d’« ateliers de connaissance de soi ». La réforme du lycée, entrée en vigueur cette année pour les classes de Seconde, introduit deux semaines dédiées à l’orientation.

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