Face aux revendications communautaires qui peuvent s’exprimer à l’hôpital, si « les incidents sont rares », a dit la ministre, ces questions spécifiques « demandent une implication très forte des agents pour négocier », a-t-elle reconnu à l’issue d’échanges avec une quinzaine de médecins, infirmières, sages-femmes, aides-soignantes et cadres hospitaliers de l’établissement.
Patient refusant d’être examiné par un médecin du sexe opposé, ou que sa femme le soit, patient sonnant le personnel de garde « à trois heures du matin pour lui demander d’allumer la lumière » parce que c’est shabbat, refus de transfusion, tensions autour des visites des familles quand les patients sont en chambre double, régime alimentaire particulier, y compris pour les bébés… Les soignants ont témoigné de situations « parfois difficiles », mais qui restent « minoritaires », même si elles nécessitent de « négocier ».
Aux urgences, l’un des deux services les plus concernés avec la maternité, il existe « toute une stratégie de gestion des conflits au quotidien », pour les éviter, a expliqué un médecin. Beaucoup passe aussi par des explications « en amont » afin de devancer les difficultés dans un contexte d’urgence, a témoigné une sage-femme.
S’ils font face, les personnels reconnaissent que c’est parfois « limite ». « On se demande où on est et où on va », a dit une infirmière puéricultrice. D’où l’importance, pour eux, d’avoir « des règles », comme la charte de la laïcité dans les services publics et plus récemment, le guide spécifique à l’hôpital publié en début d’année par l’Observatoire de la laïcité.
« Des difficultés existent mais on peut trouver des solutions », a observé la ministre. « Il faut apprendre à mettre des limites (…) mettre en place des outils », a-t-elle ajouté, évoquant la formation ou des plateformes d’échanges.
Pour « accompagner » les agents, notamment hospitaliers et territoriaux « en première ligne sur le terrain » face à ces questions, la ministre a installé en juin une commission « Laïcité et fonction publique », présidée par l’ancien ministre Émile Zuccarelli, qui devrait rendre ses préconisations en décembre.
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