Accompagnement des bénéficiaires de minima sociaux, soutien à la parentalité, prévention des situations de précarité dès la petite enfance : « à l’automne, nous lancerons des expérimentations dans dix territoires pour que la stratégie pauvreté puisse être mise en œuvre de manière accélérée et renforcée », a déclaré la ministre en clôture d’un séminaire réunissant près de 200 acteurs du social et collectivités territoriales qui ont participé à son élaboration.
Les mesures de cette « stratégie pauvreté », qui a donné lieu à une concertation de décembre à mars, devraient être dévoilées par Emmanuel Macron le 9 juillet devant le Congrès de Versailles, selon le délégué interministériel chargé de ce chantier, Olivier Noblecourt.
Parmi la dizaine de territoires pourraient figurer la Seine-Saint-Denis, le Bas-Rhin, la ville de Nantes, des territoires du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et d’Outre-mer, a-t-il précisé à l’AFP.
Selon Mme Buzyn, ces expérimentations doivent permettre « de développer la culture de la preuve, avec des indicateurs et des évaluations » et « d’harmoniser les pratiques sur les territoires », notamment en matière d’aide sociale à l’enfance ou d’insertion.
Récemment, Emmanuel Macron a regretté qu’on mette « un pognon de dingue dans les minima sociaux » et que « les gens pauvres restent pauvres ». Lors d’un discours devant le congrès de la Mutualité, à Montpellier, il a pris l’exemple du RSA pour critiquer le système « complexe » de lutte contre la pauvreté, disant vouloir « plus de prévention, d’accompagnement ».
« L’accompagnement constitue le complément indispensable à notre système d’aides sociales, c’est la clé de la transformation de notre modèle social », a plaidé jeudi 21 juin Mme Buzyn. « Avec les départements, nous allons travailler à orienter le plus rapidement possible et de manière personnalisée les personnes, afin de proposer l’accompagnement le plus adapté à leurs besoins ».
Selon l’Observatoire départemental de l’action sociale (Odas), « l’insertion ne représente plus que 7 % de la dépense consacrée au RSA », soit 670 millions d’euros sur 10,27 milliards en 2017 en France métropolitaine.
Une « cartographie » est en cours de réalisation pour cibler les besoins selon les territoires. « Les territoires les plus pauvres ne sont pas forcément ceux qui sont le moins engagés dans des dispositifs d’insertion », a précisé la ministre à la presse après son intervention.
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