La ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, Michèle Delaunay, a reçu, le 8 octobre, les propositions du Comité national pour la bientraitance et les droits des personnes âgées et des personnes handicapées (CNBD) en matière de prévention du suicide des personnes âgées.
« Élaborées à partir d’expériences concrètes », ces propositions doivent constituer le socle du plan gouvernemental que la ministre proposera dans les mois à venir. Ce plan sera intégré au volet prévention de la future loi sur l’autonomie. Pour mémoire, selon les chiffres du CepiDc-Inserm, sur près de 10 400 suicides survenus en France en 2010, plus du quart (28 %) ont concerné des personnes âgées de 65 ans et plus.
Les propositions du Comité pour améliorer les actions et les pratiques professionnelles de prévention du suicide des personnes âgées s’articulent autour de trois mesures.
Renforcer l’information et la communication
Le CNBD suggère de renforcer l’information et la communication à destination du grand public, afin de le sensibiliser au concept du Bien vieillir et de « diffuser des messages simples et valorisants sur le vieillissement ». Il conseille également de développer des programmes de prévention de l’isolement et de la fragilité physique et psychique des personnes âgées.
Par ailleurs, les médias pouvant « jouer un rôle essentiel » dans la prévention du suicide, le Comité préconise d’établir une charte éthique avec eux.
Améliorer la formation
Le CNBD propose d’améliorer la formation initiale et continue pour tous les intervenants auprès des personnes âgées, bénévoles comme professionnels. Il convient, notamment, de garantir aux professionnels du secteur gérontologique une formation de qualité sur les questions de la souffrance psychique et du suicide des personnes âgées, des facteurs de risque, des conduites à tenir en situation de crise…
Valoriser les actions déjà existantes
Pour le CNBD, il faut mettre en valeur les actions déjà existantes et structurer les dispositifs de prévention du suicide des personnes âgées et de postvention sur l’ensemble du territoire. Les ARS pourraient ainsi réaliser un état des lieux exhaustif des dispositifs de prévention mis en place, avant que ne soit lancé un appel d’offre national pour les territoires les moins pourvus.
Le comité insiste sur la nécessité d’impulser, via les ARS, des liens effectifs entre psychiatrie et gérontologie, avec, notamment, l’identification de référents par secteurs psychiatriques et par filières gérontologiques.
Enfin, pour le CNBD, il est impératif « d’augmenter le nombre de professionnels auprès des personnes âgées, tant à domicile qu’en établissement (médecins, psychologues, cadres intermédiaires, infirmières, aides-soignants, aides à domicile…).
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