L’initiative a été présentée par l’adjoint écologiste en charge de la petite enfance de Lyon Steven Vasselin « en rebond et en appui » du livre du journaliste Victor Castanet, « Les ogres » qui décrit des cas de maltraitance et la « voracité » de certains groupes.
Des élus de Lyon, Bordeaux, Marseille, Dijon, Lille mais aussi Paris, ont posé le constat d’un « dysfonctionnement structurel » et d’un mode de financement qui « induit la maltraitance quasi institutionnalisée (…) aussi bien pour les enfants que pour les professionnels », a exposé M. Vasselin.
Les municipalités sont le premier employeurs des crèches et représentent en propre ou à travers des subventions aux associations 75 % des places, a-t-il rappelé.
Les six villes ont ainsi pointé du doigt les critères d’attribution des financements publics, « un système d’une complexité folle, qui pousse au remplissage et qui a transformé les directrices de crèche en gestionnaires », selon l’adjointe écologiste de Bordeaux Fannie Leboulanger.
Ces financements reposent sur des subventions versées par la Caisse d’allocation familiale (CAF), en premier lieu la prestation de service unique (PSU), fondée sur un dispositif de tarification horaire dont les six villes réclament la suppression.
« Le service public de la petite enfance doit pouvoir s’émanciper des rattachements aux politiques d’allocations familiales pour être reconnu (…) comme une politique éducative » dépendant du ministère de l’Éducation nationale, et financé « directement par le budget de l’État », a défendu Mme Leboulanger, appelant à « une indispensable remise à plat ».
Les élus ont également recommandé « une première mesure d’urgence » : l’établissement d’« un montant plancher par berceau », pour garantir « un socle de qualité d’accueil ».
Évoquant le coût de 26 000 euros en moyenne par berceau et par an dans sa ville, l’adjointe au maire de Marseille Sophie Guérard a affirmé que « ce n’est pas rentable de garder un enfant, par principe » et dans les faits. Face à l’ampleur du chantier, elle a appelé « à se mettre au travail », au risque sinon de « se reprendre une crise dans un an et demi ».
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