Selon le collectif « Pas de bébés à la consigne », cette réforme – que le gouvernement doit mener par ordonnance dans les mois à venir, afin d’encourager la création de nouvelles places en crèches -, risque de dégrader les conditions d’accueil des enfants, concernant notamment le taux d’encadrement des bambins et la surface minimale des structures.
À Paris, plusieurs milliers de personnes – 2 000 à 3 000, selon les organisateurs – ont défilé en direction du ministère des Solidarités, où une délégation devait être reçue par la secrétaire d’État Christelle Dubos. Les manifestants portaient des pancartes proclamant « non aux bébés en batteries », « crèches en surnombre, bébés en danger » ou « ras la couche ».
« C’est vrai qu’on manque aujourd’hui de places. Mais nous, notre objectif c’est de remettre l’enfant au centre des discussions, et de ne pas être seulement dans une logique d’optimisation », a expliqué à l’AFP Émilie Philippe, une des porte-paroles du collectif à Paris.
Les manifestants s’inquiètent notamment à l’idée que le taux d’encadrement réglementaire soit porté à un adulte pour six enfants. Actuellement, la norme est d’un adulte pour 5 bébés qui ne marchent pas, et d’un pour 8 enfants qui marchent. Le collectif, de son côté, demande un taux de un pour cinq, sans distinction d’âge.
La mobilisation a réuni environ 650 personnes à Lyon, derrière des pancartes proclamant « on n’est pas Shiva, donnez-nous des bras » ou « petite enfance en maltraitance », et environ 400 à Nantes, où les manifestants scandaient « On en a marre, la couche est pleine ! ». « C’est une réforme violente, ce n’est pas dans le respect de l’enfant. Ce sera l’usine ! Ce sont des enfants, pas des objets, on les prend en charge de bout en bout », a déclaré Leslie Salvaterra, 35 ans, une flûte à la main, rappelant que dans son métier « très physique, avec beaucoup de bruit », il faut « être à l’affût de tout ».
Les manifestants étaient également environ 300 à Toulouse, 130 à Strasbourg et 80 à Lille. « On a deux bras, pas quatre ou six, on ne garde pas des vaches », soulignait Julie Marti Pichon, l’une des porte-parole du collectif à Toulouse. À Strasbourg, certains manifestants arboraient tétines et biberons autour du cou, d’autres des auto-collants « non à la productivité, oui à la bienveillance » ou « stop à la marchandisation de la petite enfance ».
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