Portraits d'acteurs

Portrait d'acteur public de Alain Crespin

Alain Crespin

Correspondant Handicap et Reclassement au CDG d'Indre-et-Loire

« Mon rêve serait donc que la société civile considère le handicap comme une composante naturelle de la personne sans qu’il ne soit besoin de favoriser leur recrutement par la mise en œuvre d’une contrainte réglementaire. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Alain Crespin : Je suis Ingénieur territorial, ergonome de formation et j’occupe les fonctions de Correspondant Handicap et Reclassement dont l’objet est de proposer des préconisations dans les domaines techniques, organisationnels et humains pour favoriser le maintien et le recrutement dans l’emploi d’agents reconnus en qualité de travailleurs handicapés et porteurs de restrictions médicales.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Alain Crespin : Après avoir servi pour une administration d’État de 1982 à 2009 (PTT-France Télécom-Orange), j’ai intégré la Fonction publique Territoriale et plus précisément le Centre de gestion d’Indre-et-Loire sur la base de mes anciennes fonctions de préventeur pour la région Centre-Val de Loire et Basse Normandie chez Orange. Pour occuper mon poste actuel, j’ai suivi un cursus de formation en ergonomie de 3 ans en alternance à la Faculté de Médecine d’Angers.

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Alain Crespin : La formation de 15 personnes en situation de handicap et en recherche d’emploi active qui s’est déroulée en 2017 et qui a permis l’entrée en emploi pérenne de 12 d’entre elles. Il s’agissait d’un projet ambitieux mené conjointement avec le Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP), le Conseil régional Centre-Val de Loire, le CNFPT et d’un tiers institutionnel (l’ARPS), spécialisé dans le domaine de la formation à l’adresse de personnes handicapées.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Alain Crespin : Le handicap fait partie intégrante des différences interindividuelles qui caractérisent l’être humain dans sa très grande diversité. Mon rêve serait donc que la société civile considère le handicap comme une composante naturelle de la personne sans qu’il ne soit besoin de favoriser leur recrutement par la mise en œuvre d’une contrainte réglementaire.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Alain Crespin : Mon engagement d’acteur public repose sur la fierté qui est la mienne de proposer une action au service des collectivités sur la base des valeurs fondatrices de la Fonction publique Territoriale mais également dans le souci au quotidien d’agir dans le respect de l’argent public dument dépensé dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint. Cet engagement est fort et sincère avec en arrière-pensée une notion d’exemplarité pour tendre vers une société plus inclusive et plus tolérante.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Alain Crespin : Les qualités essentielles à la fonction reposent essentiellement sur une capacité à mettre en pratique les techniques d’écoute active de manière à détecter le plus précisément et le plus en amont possible la part d’engagement des acteurs du maintien dans l’emploi.

Le pragmatisme me semble également essentiel pour proposer des solutions qui soient empreintes de réalisme tant au regard des attentes des collectivités employeurs qui doivent un service rendu à l’usager que de l’agent compte-tenu de la nature de son investissement personnel à faire émerger un projet professionnel cohérent au regard de ses compétences et de ses restrictions médicales.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Alain Crespin : J’ai rencontré au cours de ma carrière des personnes d’une extrême qualité et j’ai le souvenir en particulier d’un agent en fauteuil roulant qui, jamais ne se plaignait de sa situation et qui, au sein de son service, apportait une joie de vivre et d’être à son travail qui avait véritablement un effet positif sur tous ses collègues. Des personnes qui souffrent dans leur chair et qui, souvent ne le font pas voir, savoir, j’en ai rencontré de très nombreuses et j’ose dire qu’elles contribuent à leur manière par leur pudeur à la grandeur de ce qu’est la Fonction publique très loin des clichés que l’on peut entendre ou lire trop souvent.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Alain Crespin : Les changements les plus importants dans ma carrière, je les ai vécus en tant que fonctionnaire d'État où véritablement les changements radicaux de paradigmes ont impacté mes valeurs professionnelles. Passer d’une culture très ancienne du service public rendu à un usager à une vision consumériste-client a représenté pour moi un tournant décisif en faveur d’un retour vers les valeurs portées par un service public au plus proche de ses administrés. Le Centre de gestion d’Indre-et-Loire est une entité au sein de laquelle je me reconnais et dont les collègues, j’ose le dire, comptent pour moi au titre des plus belles rencontres professionnelles et humaines d’une riche carrière professionnelle.

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