Portraits d'acteurs

Frédéric PIN

Directeur général des services de la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère

"Le management public local a des spécificités et porte des innovations qui ne sont pas suffisamment reconnues."

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Frédéric Pin : Je suis Directeur général des services de la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI).  Elle a été créée en 2007 par une démarche de transformation du syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) de l'Isle d'Abeau et de son extension aux communes du pays de Bourgoin Jallieu. Aujourd’hui, elle se compose de 22 communes regroupant 103 000 habitants.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Frédéric Pin : Après une licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), mon parcours a commencé par un poste d’animateur sportif dans un centre social de la commune de Valence (26). Grâce aux formations du CNFPT, j’ai réussi le concours d’attaché et j’ai pu accéder à différentes responsabilités pour terminer mon parcours valentinois sur une mission de DGA. J’ai occupé mon premier poste de DGS à la commune de Pont de Claix (38), puis à la commune de Bourgoin Jallieu et enfin à la CAPI.

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Frédéric Pin : Avoir réussi à créer une organisation nouvelle avec des références, des projets et des valeurs communes et partagées. La CAPI a doublé son effectif durant les deux premières années et a développé de nouvelles compétences. Il a fallu construire une nouvelle organisation et fédérer des agents et des services issus de cultures professionnelles très différentes. Le travail sur la culture commune a été un élément central de la démarche.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Frédéric Pin : Piloter une organisation où les logiques coopératives seraient naturelles et partagées par tous les acteurs, où la confiance serait au centre de toutes les relations professionnelles.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Frédéric Pin : Je me considère comme un militant de la fonction publique territoriale. Je crois profondément à l’utilité sociale et économique des services publics locaux. Je défends la qualité managériale en œuvre dans les collectivités locales. Je suis persuadé que le management public local a des spécificités et qu’il porte des innovations qui ne sont pas suffisamment reconnues.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Frédéric Pin : Avoir des convictions fortes sans jamais s’enfermer dans des certitudes. Avoir un grand sens du collectif tout en sachant écouter et reconnaître chaque personne. Être porteur de sens et savoir valoriser le but commun : œuvrer pour le bien commun (l’intérêt général) et donc garantir la qualité des services.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Frédéric Pin : La rencontre des collègues, cadres dirigeants, qui s’engagent pour construire la fonction publique territoriale et la formation de leurs pairs. Les pionniers ont été des références pour moi. J’espère transmettre aujourd’hui leur passion à tous ceux qui s’engagent dans cette voie.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière (sociétaux, institutionnels, humains…) ?

Frédéric Pin : Le premier est la création de la fonction publique territoriale en 1983. Cette révolution institutionnelle a été déterminante pour mon engagement professionnel. Elle a créé un cadre, un socle, mais également une ambition et un défi qui ont conditionné mon parcours.

Le second est un changement politique surprise aux élections de 1995, un an après mon arrivée sur une fonction de DGA. Cela m’a permis de comprendre que nous pouvions travailler avec des élus dont on ne partage pas toutes les options politiques, puis m’a poussé après deux années vers une mobilité et la fonction de DGS qui me passionne depuis.

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