Portraits d'acteurs

Nicolas Pernot

Nicolas PERNOT

Directeur général des services de l'agglomération Pau Pyrénées et de la Ville de Pau

"Le service public est une magnifique idée si l'on peut mener à bien sa modernisation."

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Nicolas Pernot : Je suis Directeur général des services de l'agglomération Pau Pyrénées et de la Ville de Pau, les deux administrations étant fusionnées et représentant aujourd'hui près de 2 700 agents.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Nicolas Pernot : Après une double formation Sciences Po Paris et ESSEC, j'ai débuté dans le marketing d'une grande entreprise agroalimentaire (Kraft), exercé les fonctions de directeur de cabinet d'un président de conseil général (Haute-Loire), de chef de cabinet du ministre de l'Éducation nationale (François Bayrou) avant de m'inscrire durablement dans le management des collectivités territoriales comme DGA du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, puis de la Ville du Havre puis comme Directeur général des services (Ville et Agglo du Havre, Ville et Agglo de Pau).

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Nicolas Pernot : La renaissance de la ville du Havre et son extraordinaire transformation sous l'impulsion d'Antoine Rufenacht et d'Édouard Philippe furent une aventure collective merveilleuse. Il faut aller voir l'incroyable bibliothèque ouverte dans le Volcan d'Oscar Niemeyer au cœur de la ville reconstruite : c'est l'une des plus belles de France !

Et la remise en état de marche de l'administration paloise en dix-huit mois, sous contrainte financière forte, avec l'effort de tous, est une très belle page aussi !

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Nicolas Pernot : Offrir des collectivités plus accueillantes pour les personnes en situation de handicap. Beaucoup reste à faire pour l'accessibilité, l'intégration scolaire, les loisirs, l'accès à l'emploi. Et qui d'autre, mieux que nos collectivités locales de terrain, peuvent se saisir du sujet ?

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Nicolas Pernot : Le service public est une magnifique idée si l'on peut mener à bien sa modernisation : lutter contre les gabegies financières, offrir un service efficient au juste coût, s'adapter aux évolutions technologiques, concentrer les moyens sur les publics en difficultés, favoriser l'initiative et développer un management moderne. Notre savoir-faire est là : assurer cette mutation quand il est encore temps.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Nicolas Pernot : Pour les collectivités de terrain, il faut tout à la fois gérer comme si nous étions une entreprise qui produit des services, et nos usagers sont exigeants ! Mais le service public exige le respect d'un cadre formel parfois lourd, d'un cadre financier de plus en plus contraint et subit des lourdeurs bien françaises !

À nous de proposer aux élus des chemins sûrs, pratiques et originaux.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Nicolas Pernot : J'ai eu la grande chance de travailler aux côtés de personnalités de grand talent qui ont marqué de leur empreinte le territoire qu'ils aiment et pour lequel ils avaient une grande ambition : Jacques Barrot, Antoine Rufenacht, Édouard Philippe, François Bayrou. Quelle meilleure école de la vie et de l'engagement ?

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière (sociétaux, institutionnels, humains…) ?

Nicolas Pernot : D'abord le choix de la « collectivité publique » lorsque j'aurais pu choisir l'entreprise qui offre aussi de belles aventures. Mais l'idée de consacrer sa vie professionnelle aux autres est une grande satisfaction. Je le dis souvent aux jeunes agents qui nous rejoignent, quel que soit leur métier dans la collectivité : servir est une fierté.

Ensuite, la fin de l'argent public facile. On peut le prendre comme une limite, on peut aussi le voir comme le levier des modernisations à effectuer dans nos collectivités. Cette prise de conscience est sans doute une chance.

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