Agir sur l’environnement pour mieux protéger la santé publique

Publié le 4 novembre 2025 à 10h30 - par

Le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan préconise de renforcer les politiques publiques de santé environnementale.

Agir sur l'environnement pour mieux protéger la santé publique
© Par Nashihal - stock.adobe.com

Longtemps marginalisée, la santé environnementale s’impose aujourd’hui comme un enjeu central des politiques publiques, à la croisée de la santé publique, de l’environnement, de la justice sociale et de l’économie. Par santé environnementale, on entend l’ensemble des aspects de la santé humaine déterminés par des facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux et psychosociaux de notre environnement.
Le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan a remis le 29 octobre, au Comité d’évaluation et de contrôle de politiques publiques de l’Assemblée nationale, un imposant rapport intitulé : « Les politiques publiques de santé environnementale. Mieux connaître pour mieux agir ». Il avance des propositions visant à « renforcer la gouvernance, la connaissance, l’expertise et la réduction des risques, pour mieux protéger la santé publique. » Réalisé à la demande de la présidente de l’Assemblée nationale, ce volumineux rapport se compose d’un rapport transversal et de quatre rapports thématiques consacrés à l’étude de quatre sources de pollutions majeures : les pesticides, les PFAS ou « polluants éternels », le bruit et les particules fines.

Les pesticides

L’usage des pesticides en agriculture s’est intensifié au sortir de la Seconde Guerre mondiale et, aujourd’hui, près d’un quart des habitants reçoit une eau potable polluée par les pesticides. Malgré les mesures mises en place à partir de la fin des années 2000, notamment à travers le plan Ecophyto, l’utilisation de pesticides et la pollution associée demeurent élevées.
Face à ce constat, le rapport préconise de renforcer le soutien à l’agriculture biologique et à l’agroécologie. Pour réduire la pollution de l’eau potable et les coûts de dépollution afférents, ses auteurs recommandent l’interdiction progressive de l’utilisation des pesticides de synthèse dans les aires d’alimentation de captage d’eau potable. Et, afin d’accompagner les agriculteurs dans le changement de pratiques, le rapport propose de développer parallèlement des paiements pour services environnementaux, rémunérant les agriculteurs pour la protection de la ressource en eau.

Les PFAS

Les alkyls perfluorés et polyfluorés, aussi appelés PFAS, sont des substances synthétisées par les humains, extrêmement persistantes, qui entrent dans la composition de nombreux produits du quotidien. Du fait de leur nocivité, des restrictions de production et d’utilisation concernent aujourd’hui cinq substances de cette famille, sur plusieurs milliers de molécules produites.
En France, la loi du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux PFAS instaure leur interdiction progressive dans de nombreux produits. Les PFAS sont considérés comme une classe chimique unique et soumis à une taxe selon le principe pollueur-payeur. Toutefois, le montant de cette taxe n’apparaît pas à la hauteur des coûts de dépollution et aucun dispositif n’est prévu à ce jour pour traiter les pollutions passées, déplore le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan. Aussi, le rapport préconise une augmentation progressive du montant de cette taxe, ainsi qu’un fléchage d’une partie du Fonds friches, destiné à recycler les friches polluées, vers les sites pollués aux PFAS.

Le bruit

Les répercussions du bruit sur la santé humaine sont documentées de longue date. Cependant, les différentes dimensions de la pollution sonore sont encore insuffisamment prises en compte dans les politiques, estime le rapport.
Pour y remédier, ses auteurs recommandent de doter la France d’une tratégie globale de lutte contre les nuisances sonores. Cette approche combinerait une fixation d’objectifs nationaux pour réduire l’exposition au bruit, en résorbant en priorité les « Points Noirs du Bruit », des campagnes d’information sur les conséquences du bruit sur la santé, un renforcement des dispositifs d’accompagnement et de financement de l’isolation phonique, ou encore un renforcement de la prévention en milieu professionnel.

Les particules dans l’air

Les particules fines émises par le chauffage au bois et le trafic automobile causeraient entre 20 700 et 40 000 décès prématurés par an en France et le coût social de cette pollution est estimé à 13 milliards d’euros par Santé publique France.
Si l’encadrement de la qualité de l’air remonte aux années 1990 en France et a montré son efficacité, salue le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan, les concentrations de particules fines restent élevées dans les zones urbaines et le « fardeau sanitaire » associé est toujours conséquent. Aussi, les auteurs du rapport thématique recommandent de pérenniser et d’étendre le dispositif de surveillance de la qualité de l’air, de favoriser les aménagements qui réduisent la circulation automobile en ville et d’engager des actions permettant de réduire le chauffage au bois.


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