La contribution de la pratique sportive en matière de prévention primaire est largement documentée, rappelle la Fédération hospitalière de France (FHF). Ainsi, une pratique physique régulière diminue le risque d’apparition de maladies cardio-vasculaires, réduit les douleurs, diminue le risque de diabète et de chute des personnes âgées, participe à l’amélioration de la santé mentale… C’est aussi un facteur important de la croissance des plus jeunes, et un élément clé pour le maintien de l’autonomie des plus âgés. Cependant, malgré ses bienfaits reconnus en matière de prévention, la pratique physique régulière n’est toujours pas suffisamment encouragée et mobilisée, déplore la FHF. La Fédération insiste pourtant sur le fait que l’inactivité physique est l’un des facteurs premiers de risque et est à l’origine d’environ 10 % de la mortalité en Europe. Elle est, notamment, la cause de 5 % de la charge des cardiopathies coronariennes, de 7 % du diabète de type 2, de 9 % du cancer du sein et de 10 % du cancer du côlon.
« Le sport peut être une dimension structurante du virage de la prévention en santé dans lequel les établissements publics de santé et médico-sociaux sont pleinement engagés », est convaincue la Fédération. Aussi, alors que la France s’apprête à accueillir à Paris les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) d’été, la Fédération Hospitalière de France s’engage pour faire de 2024 l’année du sport-santé.
À cet effet, la FHF a formulé, début février, 24 propositions pour renforcer l’action publique en faveur du sport-santé. Et ce, pour :
- faire de l’activité physique un enjeu fort de santé publique mobilisant l’ensemble des acteurs, avec des financements dédiés et une meilleure reconnaissance des professionnels de l’activité physique adaptée ;
- renforcer l’intégration de l’activité physique dans les parcours de soins et encourager l’activité physique des professionnels exerçant en établissement de santé et médico-social, en renfort des initiatives qui émergent localement.
Ces propositions ont été élaborées par le Comité FHF prévention, sous l’égide du Pr François Chollet.
Pour répondre à ces enjeux, la Fédération a donc publié un livret afin que « 2024 soit l’année d’une accélération sur le sport-santé. » Celui-ci énumère les propositions de la FHF à destination des pouvoirs publics pour amplifier les initiatives qui se développent déjà dans les territoires. « Parce que le sport-santé mérite un pilotage national fort, un cadre de financement pérenne et une meilleure reconnaissance des professionnels engagés », plaide-t-elle.
Parmi les propositions phares formulées par le Comité Prévention de la FHF, on trouve :
- créer une délégation interministérielle chargée de coordonner les actions Sport-Santé en lien avec les collectivités territoriales ;
- faire des mobilités actives une grande cause nationale, pour lutter contre la sédentarité ;
- engager une réflexion avec l’Assurance maladie pour définir un système de remboursement des actes prescrits d’activité physique adaptée ;
- intégrer un volet sport-santé et activité physique adaptée dans tous les plans régionaux de santé (PRS) ;
- permettre l’expérimentation de la prescription d’activité physique adaptée dans des parcours de soins innovants ;
- développer et promouvoir les Maisons sport-santé en définissant un cadre de financement pérenne et durable ;
- expérimenter, avec des établissements de santé volontaires, l’impact de temps d’activité physique inclus dans le temps de travail sur l’exposition aux risques professionnels et l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail.
« Avec les JO, nous avons une occasion historique d’accélérer sur le sport-santé et de construire un héritage utile pour cette grande fête du sport. Alors, on y va ? » invite le président de la FHF, Arnaud Robinet.
