Prévention de la délinquance : le ministre de l’Intérieur détaille les priorités pour 2024

Publié le 27 mars 2024 à 9h00 - par

Doté de 87,4 millions d’euros en 2024, le fonds interministériel de prévention de la délinquance soutiendra en priorité la vidéoprotection, la sécurisation des lieux de culte, la prévention de la délinquance, la prévention des violences et la lutte contre les dérives sectaires.

Prévention de la délinquance : le ministre de l'Intérieur détaille les priorités pour 2024
© Par Pemacallan - Pixabay.com

Dans une instruction du 13 mars 2024, le ministre de l’Intérieur détaille les priorités du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour 2024. Des orientations stratégiques dictées notamment par la sécurisation des Jeux olympiques et les tensions liées au conflit du Proche-Orient. Les 87,4 millions d’euros de crédits affectés au FIPD (82 millions d’euros en 2023) financeront quatre principaux secteurs : déploiement de la vidéoprotection, atteinte contre les lieux de culte et les sites cultuels sensibles, actions de prévention de la délinquance adaptées aux enjeux locaux et aux priorités nationales, prévention des violences et lutte contre les dérives sectaires.

Les Jeux olympiques et paralympiques* concentrent une grande partie des financements, afin que les collectivités puissent se doter à temps de nouveaux dispositifs de vidéoprotection. Auditionné par la commission des lois du Sénat, Gérald Darmanin a précisé le 5 mars 2024 que 15 millions d’euros de crédits du FIPD seraient ainsi mobilisés pour les JO, dont 2 millions destinés à doter la ville de Saint-Denis – qui abrite le Stade de France – de 500 caméras supplémentaires. Les crédits devront être orientés en priorité vers les projets associés aux Jeux qui n’ont pas été finalisés en 2023. Au-delà, les financements pourront porter sur tous les projets jugés primordiaux au regard des enjeux du territoire, qu’ils soient liés ou non aux JO : déport d’images par les forces de sécurité, centres de supervision urbains (CSU) mutualisés pour les collectivités, soutien aux dispositifs des contrats de sécurité intégrée et extension du soutien aux lieux de régulation des flux de transport.

Les dispositifs de vidéoprotection de la voie publique relèveront désormais de la nouvelle direction des entreprises et partenariats de sécurité et des armes (DEPSA), qui assumera la gestion des crédits dédiés à ces équipements. Chargée de gérer 25 millions d’euros, la  DEPSA réservera donc une « enveloppe budgétaire centrale » pour soutenir les projets liés aux Jeux olympiques, ou ceux qui seront jugés prioritaires à l’échelle nationale, en tenant compte des contextes locaux de forte délinquance. Cette enveloppe nationale pourra être mobilisée après utilisation préalable des ressources financières disponibles au plan local, des enveloppes déconcentrées du FIPD, de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL), de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DTER) et de la dotation politique de la ville (DPV) pour les collectivités éligibles.

Le co-financement avec les collectivités demeure la règle pour ces dispositifs de sécurisation, financés jusqu’à 50 % par le fonds. Seule exception : le déport d’images vers la police et la gendarmerie nationales, qui pourra être financé à 100 %.

Veiller à l’équilibre territorial des projets financés

L’augmentation des actes antireligieux conduit le ministère de l’Intérieur à renforcer la sécurité des lieux de culte, notamment, pour les sites particulièrement fréquentés ou sensibles. Les préfets devront veiller à l’équilibre territorial des projets, et éviter de concentrer les crédits sur une partie seulement des départements concernés. Prévenir la délinquance demeure également un objectif prioritaire. Plusieurs types de prévention seront renforcés : délinquance des mineurs et violences collectives ; entrée dans les trafics de stupéfiants ; infractions visant les élus et agents et services publics et les seniors ; ainsi que la lutte contre la récidive. Les actions visant à rapprocher les jeunes des forces de sécurité, y compris les polices municipales et les services de secours, seront soutenues notamment par le biais de collaborations avec des associations (centres de loisirs jeunes de la police nationale, associations départementales de cadets de la gendarmerie, autres associations « novatrices »). Avec, notamment, l’objectif de promouvoir les valeurs sportives et olympiques auprès des jeunes, éventuellement en les intégrant aux manifestations locales prévues en 2024.

Le FIPD 2024 financera également des actions de prévention et d’accompagnement des victimes de violences, intrafamiliales en particulier. Et, outre la prévention de la radicalisation (notamment dans les sphères éducatives, psychologiques et sociales), avec notamment une attention spécifique portée aux mineurs rentrant de zones de groupements terroristes, le séparatisme islamiste et les dérives sectaires feront l’objet de financements accrus.

Marie Gasnier


* Les Jeux olympiques se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024 et les Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre 2024.


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