Diverses mesures pourraient compenser la pénurie de maîtres-nageurs-sauveteurs pendant les JO 2024

Publié le 23 février 2023 à 9h30 - par

Les CRS ne surveilleront pas les plages pendant les Jeux olympiques de l’été 2024. Mais avec la pénurie de maîtres-nageurs, les communes ne pourront pas recruter du personnel pour assurer cette mission. Le 10 février 2023, les États généraux de l’encadrement et de la surveillance dans la filière aquatique ont réfléchi à des mesures visant à y remédier.

Diverses mesures pourraient compenser la pénurie de maîtres-nageurs-sauveteurs pendant les J.O. 2024
© Par Robin - stock.adobe.com

Les intervenants des États généraux de l’encadrement et de la surveillance dans la filière aquatique (Egesfa), qui se sont tenus le 10 février 2023 à Paris, ont été unanimes : la pénurie de maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS) est très préoccupante. Les élus locaux, qui peinent à recruter du personnel pour surveiller les piscines, au point d’être parfois contraints de fermer des bassins, s’en inquiètent régulièrement depuis plusieurs années. Et le problème prend une ampleur inédite avec les Jeux olympiques de l’été 2024, le ministre de l’Intérieur ayant annoncé qu’il supprimait la fonction de surveillance des plages des CRS/maîtres-nageurs-sauveteurs. « Une mission que j’ai maintenue mais qu’il sera impossible d’honorer quand, dans l’idéal, il faudrait distribuer 300 unités de forces mobiles en simultané, ce qui n’est guère dans nos moyens… », a-t-il précisé devant le Sénat le 25 novembre dernier. Or, les CRS interviennent sur le littoral durant les vacances, au moment où les touristes sont les plus nombreux.

Alors que Gérald Darmanin renvoie aux compétences des collectivités la surveillance des plages et le secours dans le cadre des activités de baignade pendant les J.O., il devient urgent d’augmenter le nombre de maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS). Il conviendrait pour cela de s’inspirer des travaux préparatoires des Egesfa, et des solutions préconisées par vingt-et-un organismes contributeurs, dont plusieurs associations d’élus. Quelques exemples.

Pour l’Association des Maires de France (AMF), il faudrait notamment que les titulaires du brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) puissent, s’ils le souhaitent, devenir MNS par la formation continue et la valorisation des acquis de l’expérience professionnelle. Il faudrait aussi allonger la durée de dérogation accordée aux collectivités, aujourd’hui de quatre mois, afin de pourvoir au manque de MNS en recourant à des BNSSA. Par ailleurs, des aides financières sont indispensables pour alléger le coût de la formation. Sans compter l’importance de renforcer la sensibilisation aux risques de la baignade et de la natation.

L’association des élus en charge du sport (Andes) prône la création d’une filière aquatique des MNS et BNSSA, avec des passerelles entre les filières sportives et administratives au sein des collectivités. Objectif : favoriser leur évolution professionnelle. Elle estime aussi qu’il faudrait créer un concours d’éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (Etaps) spécifique pour les maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS). Outre le recentrage et la valorisation des missions du MNS vers l’enseignement, l’Andes pense qu’il conviendrait d’autoriser les BNSSA à surveiller de manière autonome, toute l’année, les activités scolaires et les piscines d’accès payant. Quant au coût de formation, un financement partiel des régions et de l’État le rendrait plus accessible.

Selon France urbaine, la formation de maître-nageur-sauveteur (MNS) devrait être suivie dans un parcours scolaire plutôt que lors d’une formation professionnelle, et les diplômes devraient être simplifiés et fusionnés, avec un temps de stage doublé – qui passerait de 300 heures à 600. En outre, si les collectivités pouvaient devenir des organismes de formation, cela permettrait d’adopter des plans de formations consolidés sur plusieurs années, en direction des quartiers prioritaires de la ville, par exemple. Pour France urbaine, comme pour les autres associations d’élus, une des solutions passe aussi par les BNSSA ; elle préconise qu’ils puissent systématiquement surveiller seuls les bassins, sans être sous le contrôle d’un MNS. Les missions des maître-nageur-sauveteur (MNS) pourraient ainsi être recentrées sur l’apprentissage de la natation.

Marie Gasnier


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Services à la population »

Voir toutes les ressources numériques Services à la population