Grands évènements sportifs : la sécurité, un défi pour les villes

Publié le 19 mai 2023 à 10h00 - par

Quelle que soit la compétition sportive organisée sur leur territoire, de nombreux défis attendent les grandes villes, les agglomérations et les métropoles en matière de sécurité.

Grands évènements sportifs : la sécurité, un défi pour les villes
© Par Delphotostock - stock.adobe.com

Le Tour de France au mois de juillet 2023, suivi de peu par la Coupe du monde de rugby, en septembre et octobre, puis les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (juillet-septembre) : la France s’apprête à accueillir plusieurs grands évènements sportifs internationaux. Ces compétitions se dérouleront essentiellement dans les grandes villes, les agglomérations et les métropoles du pays, qui vont être confrontées à de nombreux défis en matière de sécurité. « Si les collectivités locales concourent à l’organisation et la sécurisation de manifestations d’ampleur aux côtés de l’État, de la sécurité privée et des organisateurs, la tenue de ces évènements génère une série d’enjeux liés à la sécurité et la tranquillité publique qu’il faut appréhender », ont expliqué les élus de la commission « Sécurité et prévention » de France urbaine, réunis à Dijon le 28 avril 2023.

Un dispositif de sécurité renforcé dans les villes du parcours de la flamme olympique, des enjeux financiers, notamment l’indemnisation des commerces en terrasse lors de fan zone, la sécurisation des transports et des abords des stades, les centres de commandements… « Quelle que soit la compétition organisée sur les territoires, il faudra être au rendez-vous et de nombreux défis attendent les collectivités », estime France urbaine. Aussi, si l’équipement des communes en vidéoprotection est toujours au cœur de la dernière circulaire annuelle sur les axes prioritaires du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance (FIPD), une partie des crédits sera désormais fortement orientée vers le financement de dispositifs de sécurisation des grands évènements sportifs à venir.

À quelques mois de l’ouverture des JO, l’organisation de la Coupe du monde de rugby sera déjà une épreuve pour le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Tant en termes de pratiques à développer – par exemple, avec l’usage de nouvelles technologies comme les drones ou les « caméras intelligentes » – que dans le maintien de l’ordre, la détection, la prévention des menaces ou encore la gestion de foule. « La gouvernance, la gestion de crise, l’articulation avec les métiers de la sécurité locale et la mobilisation du reste des acteurs sont également au cœur des réflexions », assure France urbaine.

En moyenne, près de 30 000 policiers et gendarmes seront mobilisés chaque jour sur le territoire national pour la sécurité des Jeux olympiques. En conséquence, plusieurs élus s’interrogent quant à un risque de déport de charge pour les collectivités accueillant des épreuves ou organisant des célébrations olympiques. En novembre 2022, le ministre de  l’Intérieur des Outre-mer a déjà annoncé que les nageurs-sauveteurs CRS ne seront pas présents sur les plages pour l’été 2024, mais seront affectés à la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques. Au grand dam de l’AMF et de l’Association nationale des élus du littoral (ANEL).

Lors de la réunion de la commission « Sécurité et prévention » de France urbaine, plusieurs villes ont insisté sur le fait que la sécurité et la tranquillité publique ne doivent pas marquer les évènements. Toutefois, les élus locaux appellent à rester vigilants et à anticiper au maximum les risques pour l’ordre et l’espace public que ces rassemblements génèrent.

Exemple : à Toulouse, le territoire va accueillir cinq matchs de la Coupe du monde de rugby et diffuser, dans son « village rugby », tous les matchs de l’équipe de France et les phases finales, avec une jauge qui variera de 20 000 à 40 000 personnes. Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer ayant indiqué vouloir un plan « Zéro délinquance », la préfecture, en co-pilotage avec Toulouse Métropole et l’Agence régionale de santé (ARS), a initié un travail spécifique pour compléter ce plan avec un volet « Prévention ». Pour la métropole, l’objectif est de s’appuyer sur des dispositifs existants, comme « Fêtons Plus Risquons Moins ». Ce dispositif partenarial sur l’espace public existe depuis 12 ans pour réduire les risques (addictions, consommation excessive, conduites à risques…) et limiter au maximum les recours aux services police et secours afin de s’adapter selon le public et la temporalité des évènements. En outre, cinq thématiques apparaîtront dans ce plan. À savoir :

  • la prévention des conduites à risques ;
  • la prévention des violences sexistes et sexuelles ;
  • la sécurité routière ;
  • la lutte contre les paris sportifs ;
  • la délinquance d’opportunité.

Enfin, un des objectifs de ce plan vise à modéliser une stratégie qui servira les services pour les prochains grands évènements.


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Services à la population »

Voir toutes les ressources numériques Services à la population