JO 2024 : Gérald Darmanin détaille les mesures de sécurité au Sénat

Publié le 20 mars 2024 à 9h15 - par

Forces de sécurité, hélicoptères, drones, tireurs d’élite, vidéoprotection, interruption de la circulation aérienne… Un dispositif jamais vu sécurisera la cérémonie d’ouverture et les épreuves des JO 2024 à Paris.

JO 2024 : Gérald Darmanin détaille les mesures de sécurité au Sénat
© Par Laurence Soulez - stock.adobe.com

Pour les Jeux olympiques, « je pense que nous avons les moyens d’assurer un maximum de sécurité », a affirmé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, devant la commission des lois du Sénat le 5 mars 2024. Alors que les JO se tiendront du 26 juillet au 11 août et les Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre, le ministre s’est montré confiant sur l’impressionnant dispositif de sécurité qui sera déployé. D’autant que de multiples événements se dérouleront au même moment : maintien de tous les festivals et événements culturels et de la fête de la musique, arrivée du Tour de France à Nice (au lieu de Paris) le 14 juillet, 80e anniversaire des débarquements de Normandie et de Provence en juin, auquel assisteront la plupart des chefs d’État étranger…

Les 300 000 effectifs du ministère de l’Intérieur seront mobilisés « à 100 % » du 8 mai à la mi-septembre, et ne pourront prendre que dix jours de congé. Précisant que « s’il n’y a pas aujourd’hui de menace caractérisée, ce n’est pas pour cela qu’elle n’existe pas », le ministre a rappelé que le niveau de risques est élevé : menace terroriste d’inspiration islamiste, même si elle ne cible pas spécifiquement les JO et menace contestataire probable avec des modes opératoires relativement simples, visant à perturber le déroulement de la compétition.

Il faut notamment assurer la sécurité de la flamme olympique, qui traversera plus de 400 villes et une centaine de sites emblématiques, fera étape dans 65 villes, relayée par 10 000 porteurs. Il faut noter que la flamme n’étant jamais éteinte même lorsqu’elle voyage, cela renforce les besoins de sécurisation. Dans la « bulle de sécurité », se tiendront 18 policiers et gendarmes en civil. Pour son arrivée à Marseille, 5 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, ainsi que plusieurs centaines de policiers municipaux et 700 agents de sécurité privée.

Lors de la cérémonie d’ouverture à Paris, à laquelle assisteront 250 chefs d’état et de gouvernement, près de 90 bateaux emprunteront la Seine entre Bercy et le Trocadéro. Des centaines de milliers de spectateurs sont attendus : 104 000 sur les quais bas et 222 000 sur les quais hauts, soit trois personnes par m2 – l’équivalent de quatre stades de France. Il y aura sans doute 200 000 spectateurs dans les immeubles riverains ainsi que des « fan zones » regroupant potentiellement 50 000 personnes. Pour limiter les flux, dans le centre de Paris, seuls quatre ponts permettront de traverser entre rive droite et rive gauche avant la cérémonie, pendant laquelle toute circulation sera interdite. Vers 19h, toute circulation aérienne sera interrompue à 150 km de la capitale. Il est prévu de mobiliser 45 000 forces de sécurité intérieure, rassemblant pour la première fois les trois unités d’élite du ministère de l’Intérieur : RAID, GIGN, BRI. Des hélicoptères et des drones avec tireurs d’élite couvriront le ciel de Paris et un dispositif de lutte anti-drones sera déployé. En outre, 2 500 policiers et gendarmes étrangers viendront en renfort. Risques nucléaire, radiologique, biologique, chimique, explosif et cyber seront également pris en compte pendant l’ouverture des jeux et les épreuves. Quelque 700 patrouilles (FSI et Sentinelle) sécuriseront les transports. Et les 2 000 policiers municipaux de Paris seront à pied d’œuvre pour la cérémonie d’ouverture.

15 millions d’euros pour la vidéoprotection

Bien entendu, « certains scénarios critiques ont été imaginés et des unités de réserve seront là pour intervenir », a précisé Gérald Darmanin. Il fallait également renforcer la vidéoprotection ; 15 millions d’euros de crédits du fonds de prévention interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) sont mobilisés, dont 2 millions pour équiper la ville de Saint-Denis de 500 caméras supplémentaires. En revanche, la vidéosurveillance intelligente (VSI) ne sera pas utilisée, la Cnil et le conseil d’État n’autorisant pas la reconnaissance faciale.

Par ailleurs, le dispositif de sécurité fait appel à la sécurité privée ; 46 millions d’euros ont été débloqués pour former 15 000 personnes sur un besoin de 18 000 personnes. Des zones de manifestations pacifiques devraient être prévues. Quant aux « fan zones », elles seront surveillées par la police municipale et la sécurité privée, sous l’autorité des maires.

Mi-novembre, la commission des lois du Sénat a lancé une mission de suivi de la sécurisation des Jeux olympiques de Paris, pilotée par les sénatrices Agnès Canayer (Seine-Maritime) et Marie-Pierre de la Gontrie (Île-de-France).

Marie Gasnier


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