« Ma feuille de route est claire, c’est celle du président » Emmanuel Macron qui est d’« assurer l’accès aux soins pour tous », a déclaré Brigitte Bourguignon devant le personnel du ministère des Solidarités et de la Santé à Paris.
Il faudra « poursuivre nos efforts pour la prévention, consolider, adapter le système de soins en ville, à l’hôpital, avec l’enjeu particulier de cette lutte contre les déserts médicaux », a poursuivi l’ex-ministre déléguée à l’Autonomie des personnes âgées.
« Nous allons en particulier devoir gérer cette pénurie de médecins, accélérée par une pyramide des âges vieillissante et une évolution des mentalités » préférant le soin à domicile plutôt qu’à l’hôpital, selon elle.
Son premier déplacement s’est inscrit dans ce cadre : la native de Boulogne-sur-Mer a visité samedi 21 mai après-midi une maison de santé pluriprofessionnelle installée dans une zone rurale du Pas-de-Calais.
Saluant le succès de cette structure, ouverte en 2018, la ministre a souhaité que ces maisons deviennent « de vrais lieu de stage, de formation, ce qui peut faire naître des vocations » chez les jeunes médecins.
« La majeure partie des médecins ne veulent plus être isolés et veulent travailler comme vous », a-t-elle souligné, assurant qu’il existait « des perles et de l’innovation » dans ces structures.
« La politique d’accès à la santé est une politique très territoriale, qui doit être accompagnée plutôt que décrétée du haut vers le bas, construite avec les territoires », a insisté cette ancienne travailleuse sociale et élue socialiste du Pas-de-Calais.
« Je veux rappeler le Ségur de la Santé mais on doit aller encore plus loin aujourd’hui pour redonner du sens à tous ces métiers qui demandent énormément d’efforts », a dit lors de la visite celle qui sera à nouveau candidate aux législatives en juin dans sa circonscription, la 6e du département.
Depuis Paris, la nouvelle ministre avait concédé que repenser le système de santé « est une tâche difficile (…), nous sortons d’une crise Covid qui a fatigué et éprouvé tous les professionnels » de santé, alors que 120 hôpitaux sont contraints de limiter leurs activités aux urgences.
Elle a rendu hommage à son prédécesseur et aux « gros chantiers » entrepris en deux ans malgré la gestion « éprouvante » de la pandémie.
De son côté, Olivier Véran a rappelé à son ex-ministre de tutelle « les difficultés de recrutement de médecins et paramédicaux qui ont nécessité que nous prenions toutes les mesures qu’il fallait prendre pour arriver à sauver nos hôpitaux ».
Nommé ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran a également salué l’arrivée de Damien Abad, transfuge des Républicains, qui récupère le nouveau portefeuille de l’Autonomie, des Solidarités et des personnes handicapées.
« Tu reviens aux valeurs premières qui ont jalonné ton parcours politique : le sens de l’Europe, la modération politique et la jeunesse », a dit M. Véran à l’ex n°1 de LR au Parlement, qui s’est présenté comme « le petit nouveau de la bande ».
Damien Abad a estimé qu’il fallait « faire du handicap une force, (…) de ne pas se mettre d’auto-barrières, il y en a assez dans la vie », en restant discret par rapport au handicap dont il est lui-même atteint.
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