La proposition de loi instituant le statut de « citoyen sauveteur » adoptée à l’Assemblée

Publié le 21 février 2019 à 8h15 - par

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité mardi 19 février 2019 en première lecture une proposition de loi de la majorité visant à lutter contre la mort subite et à sensibiliser la population aux gestes qui sauvent, avec la création notamment du statut de « citoyen sauveteur ».

La proposition de loi instituant le statut de « citoyen sauveteur » adoptée à l'Assemblée

Chaque année, l’arrêt cardiaque inopiné ou mort subite de l’adulte, est responsable de 40 000 à 50 000 décès et représente une cause de mortalité dix fois plus importante que les accidents de la route, selon des données de l’Académie nationale de médecine. Un tiers des victimes a moins de 55 ans.

« Ce sont nos familles, nos parents, nos voisins, nos collègues, nos camarades sur les terrains de sports. C’est aussi ma compagne Céline, à qui cela est arrivé il y a douze ans, et à qui je pense en cet instant », a affirmé l’élu de l’Isère Jean-Charles Colas-Roy (LREM), auteur et rapporteur du texte qui doit maintenant être examiné par le Sénat.

Les pays anglo-saxons et scandinaves présentent un taux de survie de 20 % à 40 % des victimes d’un arrêt cardiaque inopiné contre seulement 3 % à 4 % en France, en raison d’un manque crucial de connaissance des comportements qui sauvent.

« Ces chiffres ne sont pas une fatalité », a estimé le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, rappelant que depuis les attentats de 2015, l’engagement de l’État dans les formations pour lutter contre la mort subite est « essentiel ».

L’objectif est d’avoir sensibilisé 80 % de la population d’ici dix ans aux gestes qui sauvent, en particulier le massage cardiaque, ce qui permettrait de sauver 3 000 vies chaque année.

Pour y parvenir le texte instaure un statut de « citoyen sauveteur » qui vise à protéger le citoyen portant secours à une personne en situation d’arrêt cardio-respiratoire. Mieux sensibiliser la population aux gestes qui sauvent, créer une journée nationale de lutte contre l’arrêt cardiaque et renforcer les sanctions en cas de dégradation des défibrillateurs font partie des autres mesures importante de la proposition de loi.

Le groupe LREM a par ailleurs obtenu « d’institutionnaliser l’apprentissage spécifique des signes d’alerte de la mort subite aux entraineurs sportifs ». Un amendement du MoDem, réécrit par le rapporteur, pour étendre la sensibilisation à l’arrêt cardiaque aux étudiants de Staps, a par ailleurs été adopté.

Si l’unanimité des groupes s’est fait ressentir, Arnaud Viala (LR) a jugé néanmoins que le texte « manquait de moyens financiers » pour satisfaire ses ambitions, notant que des associations ont des difficultés pour continuer d’assurer des formations.

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