Médecine de ville et hôpitaux refusent de subir les économies

Publié le 25 avril 2014 à 0h00 - par

Le premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF, a souhaité jeudi que la médecine de ville bénéficie des économies annoncées par le gouvernement en matière de santé, tandis que des représentants hospitaliers redoutent une baisse des moyens alloués aux hôpitaux.

Médecine de ville et hôpitaux refusent de subir les économies

La CSMF estime dans un communiqué que le gouvernement doit « procéder à la déshopitalisation du pays en donnant à la médecine libérale les moyens d’assumer le transfert des activités qui ne justifient pas, ou plus, d’être effectuées en milieu hospitalier ». Elle réclame « des moyens pour que la médecine libérale puisse remplir ces objectifs dans les meilleures conditions » afin que « l’hôpital public puisse se réformer et revenir à davantage d’efficience ».

Mercredi, dans le cadre de son programme de stabilité, le gouvernement a annoncé que les dépenses de santé ne devraient pas progresser de plus de 2 % par an moyenne entre 2015 et 2017, soit le niveau le plus bas depuis 1997. Les dépenses de santé augmentent naturellement, en raison notamment du vieillissement de la population, et chaque année, le gouvernement fixe un objectif de hausse dans le budget de la Sécurité sociale. Cet objectif, appelé Ondam, se décline en plusieurs « sous-Ondam », fixant une enveloppe pour la ville et pour l’hôpital. La CSMF « exige, en toute logique, que la progression du sous-Ondam de ville soit significativement supérieure à celle du sous-Ondam hospitalier ». Si tel n’est pas le cas, « alors le plan d’économie portera en lui les germes de son échec et le gouvernement en sera seul responsable », prévient-elle.

Dans une logique inverse, le mouvement de défense de l’Hôpital public (MDHP), qui regroupe des médecins, soignants et patients, estime qu’il « ne faut plus diminuer les dépenses publiques en augmentant les dépenses privées ». Selon lui, « le plus simple mais le pire consisterait pour le gouvernement à continuer à réduire la progression de l’Ondam, mettant ainsi plus de 50 % des hôpitaux en déficit ». Cela les obligerait « à poursuivre sans fin un redressement financier illusoire en réduisant le nombre de personnels encore et toujours, au détriment des patients ». Les syndicats de médecins libéraux, la fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et le Medef « montrent du doigt l’hôpital public, qui représente à lui seul non pas 50 %, comme ils disent, mais 34 % du budget de la Sécurité sociale », soulignent les membres du collectif.

Les effectifs des hôpitaux ont diminué d’au moins 20 000 au cours des 5 dernières années, quand les passages aux urgences hospitalières ont atteint dans le même temps 17 millions par an, font-ils valoir.

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