Numérique en santé : le Gouvernement fixe le cap pour les cinq prochaines années

Publié le 30 mai 2023 à 8h30 - par

Pour « mettre le numérique au service de la santé », la feuille de route du numérique en santé 2023-2027, présentée mi-mai, décline 18 priorités organisées autour de quatre axes.

Numérique en santé : le Gouvernement fixe le cap pour les cinq prochaines années
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Le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, et le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe, ont lancé, mercredi 17 mai 2023, la nouvelle feuille de route du numérique en santé 2023-2027. Dans une société résolument digitale et interconnectée, l’objet de cette nouvelle feuille de route est de « mettre le numérique au service de la santé ». « Cette Feuille de route l’affirme : le numérique est une chance pour améliorer nos politiques publiques, le numérique est un outil formidable d’accès aux soins, le numérique est un catalyseur de l’innovation pour notre recherche… Le numérique est un levier de transformation majeur pour refonder notre système de santé et le projeter dans l’avenir face à des défis nouveaux : vieillissement de la population, accès aux soins, mais aussi traitement des données et risques cyber, par exemple », a déclaré François Braun. « Cette feuille de route, c’est le cap que nous nous fixons pour les cinq prochaines années, pour renforcer les fondations d’un édifice d’infrastructures numériques déjà très abouti, afin de continuer de construire, ensemble, le cadre d’une santé numérique toujours plus universelle, inclusive et innovante. »

La nouvelle feuille de route décrit les chantiers prioritaires, déclinés en quatre axes, 18 priorités et 65 objectifs. Au programme :

  • Axe 1 – Développer la prévention et rendre chacun acteur de sa santé (5 priorités, 20 objectifs).
  • Axe 2 – Redonner du temps aux professionnels de santé et améliorer la prise en charge des personnes grâce au numérique (5 priorités, 16 objectifs).
  • Axe 3 – Améliorer l’accès à la santé pour les personnes et les professionnels qui les orientent (4 priorités, 11 objectifs).
  • Axe 4 – Déployer un cadre propice pour le développement des usages et de l’innovation numériques en santé (4 priorités, 18 objectifs).

« Si nous voulons que le numérique améliore la santé et l’accompagnement des Français, il doit d’abord simplifier la vie des professionnels et améliorer leurs conditions de travail ! », peut-on lire dans la feuille de route. « Mettre le numérique au service de la santé », « c’est aussi, bien évidemment, le mettre au service des professionnels de santé pour leur faciliter le travail, améliorer leurs conditions d’exercice et leur faire gagner du précieux temps soignant », renchérit le ministre de la Santé et de la Prévention.

« Je suis réaliste, je sais que la numérisation d’une procédure ou encore un nouveau logiciel peuvent être, pour certains professionnels de santé, encore parfois vécus comme une charge, quand il faut ressaisir trois, quatre, cinq fois la même information, mémoriser des dizaines de mots de passe différents… », a poursuivi François Braun. « Non, le numérique ne doit pas être une tâche supplémentaire qui plombe des journées déjà trop remplies, mais un outil pour, justement, se décharger de nombreux actes administratifs chronophages, et fluidifier les procédures. » La feuille de route du numérique en santé « doit, in fine, permettre de gagner du temps pour nos professionnels, autant de temps supplémentaire pour se concentrer sur leur cœur de métier, qui est de s’occuper des patients », insiste-t-il.

Focus sur les mesures concernant les professionnels de santé

  • Permettre aux professionnels d’accéder à l’historique de santé des patients qu’ils prennent en charge

– Consultation du contenu du profil Mon espace santé de leurs patients, au moins une fois dans l’année, par plus de 50 % des médecins en activité, d’ici fin 2026.
– Accessibilité, pour les professionnels, aux images de leur patient via un lien dans le compte-rendu d’imagerie d’ici 2025.
– Accessibilité, pour les professionnels européens, aux documents de santé des patients français d’ici fin 2026.

  • Améliorer l’intégration et l’ergonomie des services socles dans les outils que les professionnels de santé utilisent au quotidien

– Dès 2023, expérimenter un mécanisme de mesure de la satisfaction des professionnels de santé, notamment libéraux, vis-à-vis de leur logiciel métier.
– Lancer un nouveau programme d’accompagnement du numérique intra-hospitalier en 2024.
– Atteindre 1 200 établissements de santé utilisateurs de l’outil de consultation des droits intégrée (CDRi) et 650 établissements de santé utilisateurs du dispositif ROC (simplification des échanges entre les établissements de santé et les organismes d’assurance maladie complémentaires) d’ici fin 2024.

  • Déployer le bouquet de services aux professionnels, l’ordonnance numérique et des moyens d’identification sécurisés pour les professionnels de santé

– Lancer dès le deuxième trimestre 2024 le portail Bouquet de services aux professionnels (BSP).
– Mettre en place de nouvelles interfaces d’accès à Mon espace santé pour les outils professionnels dès 2025.
– Dès mi-2024, ouvrir l’accès via Pro Santé Connect au DMP, à l’INS et à l’ordonnance numérique, puis, après 2024, aux feuilles de soins électroniques. D’ici 2027, Pro Santé Connect est qualifié substantiel eIDAS et compte 1 million d’utilisateurs chaque jour.
– Atteindre, d’ici fin 2024, 75 % du marché des logiciels de cabinet ayant passé avec succès les préséries et 40 000 médecins ayant créé une première ordonnance.
– En 2027, mise à disposition, pour les professionnels des établissements sanitaires et médico-sociaux, de moyens d’authentification à deux facteurs pour se connecter à leurs applications sensibles.

  • Simplifier l’outillage de la coordination locale des parcours de santé

– Dès le premier trimestre 2024, publier une cartographie des services numériques régionaux mis en œuvre par les ARS et les GRADeS, avec les niveaux de maturité à la doctrine, des synergies et des premières perspectives de décommissionnement prévues.
– Dès la mi-2024, avoir mis en place l’intégration technique de l’INS, de Pro Santé Connect et de Mon espace santé dans toutes les solutions e-parcours avec, à partir de 2025, un usage majoritaire sur le périmètre des professions enrôlées au RPPS+.
– Permettre des communications instantanées sécurisées entre professionnels de santé à partir de différentes solutions de messagerie du marché à partir de 2026.

  • Renforcer la formation et l’accompagnement au numérique des professionnels de santé, du médico-social et du social

– D’ici 2027, intégrer une formation au numérique en santé dans l’ensemble des formations initiales du sanitaire, social et médico-social et former 500 000 élèves.
– D’ici 2027, intégrer une formation au numérique dans le catalogue de formation de tous les opérateurs de compétences et organismes de formation continue des acteurs de santé, ainsi que former au moins 10 % des professionnels en activité.

L’avancée de la feuille de route sera suivie régulièrement dans le cadre des conseils du numérique en santé, dont la prochaine réunion se tiendra dès le 15 juin 2023.


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