Numerus clausus, rôle des acteurs locaux : l’Ordre des médecins renouvelle ses pistes de réformes

Publié le 7 février 2017 à 12h02 - par

Donner plus de place à la médecine de ville, s’appuyer sur les acteurs locaux pour organiser la prise en charge des patients, mettre en place un numerus clausus régionalisé : l’Ordre des médecins réitère mardi 7 janvier ses pistes pour réformer le système de santé « à partir des territoires ».

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Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) reprend largement dans un document les propositions qu’il avait émises en janvier 2016 à l’occasion de la grande conférence santé organisée par le gouvernement. Il rappelle notamment sa volonté de mettre en place un nouvel échelon au niveau local, le Bassin de proximité santé (BPS) responsable de la coordination de l’offre de soins.

Le BPS rassemblerait les maisons médicales, les médecins en cabinet isolé et les structures hospitalières publiques et privées de proximité, et disposerait d’une « autonomie » dans la prise en charge de sa population en soins de premier et de deuxième recours, explique le Cnom. À géométrie variable, le BPS pourrait s’étendre à plusieurs départements ou être à cheval sur deux régions. Le comité opérationnel regrouperait ainsi « professionnels et usagers sous la responsabilité des élus locaux », précise-t-il.

L’organisme de défense de la profession milite aussi pour que les « coopérations entre la médecine de ville et l’hôpital » pour les soins non-programmés soient « très fortement renforcées » avec le « médecin traitant comme pivot ».

En amont, pour les étudiants, l’Ordre propose de régionaliser le numerus clausus (nombre d’étudiants admis en seconde année) à partir des capacités de formation des établissements universitaires et des possibilités de stages. « Il faut former les médecins dont nous avons besoin dans les territoires et non les internes dont les centres hospitaliers ont besoin », a défendu lors d’une conférence de presse le président du Cnom Patrick Bouet.

L’Ordre préconise en outre de « réfléchir à un système de pré-sélection avant la Première année commune aux études de santé (Paces) afin de limiter les taux d’échec », très élevés.

Enfin, pour répondre au problème de désertification médicale, le Cnom souhaite que les épreuves classantes nationales (ECN), grâce auxquelles les étudiants choisissent leur centre hospitalier universitaire d’affectation et leur spécialité, soient également régionalisées. C’est « au moment de l’internat que l’on a une chance de permettre de fixer les futurs médecins dans les régions où ils ont fait leurs études », estime l’Ordre qui suggère de définir le nombre de places en troisième cycle à travers « 5 grandes inter-régions ». « Notre système (de santé) est au bord de l’explosion », a alerté M. Bouet. « Nous attendons des engagements forts des candidats à la présidentielle, qu’ils sortent des chemins battus (…) pour apporter une réelle innovation dans l’organisation de notre système de santé », a-t-il poursuivi.

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