Quid des patients souffrant de pathologies psychiatriques confinés à domicile ?

Publié le 17 avril 2020 à 6h46 - par

La HAS formule des préconisations pour la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques confinés à leur domicile.

Quid des patients souffrant de pathologies psychiatriques confinés à domicile ?

Cet article fait partie du dossier :

Covid-19 : crise sanitaire, le point sur les services publics
Covid-19 : crise sanitaire, le point sur les services publics
Voir le dossier

Dans le contexte actuel de crise sanitaire, la Haute autorité de santé (HAS) insiste sur la grande vulnérabilité des personnes souffrant de troubles psychiatriques. En effet, celles-ci ont souvent des comorbidités somatiques accroissant le risque de développer des formes graves du virus. En outre, ces personnes sont souvent en situation d’isolement social, présentent des risques de rupture de soins et peuvent avoir des difficultés à respecter les consignes de confinement et à effectuer les gestes barrières. « Le contexte anxiogène et le confinement en lui-même peuvent être une source de fragilisation de l’état psychique de la personne », ajoute la HAS.

À la demande du gouvernement, la Haute autorité de santé a donc rédigé une fiche proposant des « réponses rapides dans le cadre du Covid-19 ». Validé par le Collège de la HAS le 1er avril 2020, ce document a été élaboré collégialement avec les référents des conseils nationaux professionnels (CNP) et des sociétés savantes, mais aussi des associations de malades (FNAPSY, UNAFAM). Voici leurs sept « réponses rapides » :

  • Réponse rapide n° 1 : Maintenir et renforcer l’offre de soins ambulatoires en privilégiant le recours aux prises en charge à distance (vidéotransmission, à défaut par téléphone), tout en maintenant la possibilité de consultations en structures de prise en charge ambulatoire ou en cabinet libéral, de visites à domicile et d’activités individuelles.
  • Réponse rapide n° 2 : Rester vigilant quant au suivi somatique (en incluant l’évaluation régulière d’éventuels symptômes Covid-19) et au contexte social et familial du patient.
  • Réponse rapide n° 3 : Sensibiliser le patient et son entourage à la nécessité du maintien d’une hygiène de vie pendant le confinement, lui rappeler les règles de confinement et l’aider à les respecter.
  • Réponse rapide n° 4 : Faciliter l’accès des patients à leurs traitements (renouvellement d’ordonnances, délivrance de médicaments, transports).
  • Réponse rapide n° 5 : Assurer une permanence téléphonique pour les situations de détresse aiguë au niveau des secteurs de psychiatrie et maintenir l’accès aux urgences psychiatriques.
  • Réponse rapide n° 6 : Assurer une coordination/coopération renforcée, dans le cadre de la prévention de Covid-19 et des conséquences du confinement, entre les acteurs de la psychiatrie, les médecins traitants/médecins généralistes et les autres professionnels impliqués dans la prise en charge et l’accompagnement du patient (infirmiers libéraux, psychologues libéraux et professionnels des secteurs médico-social et social adultes et enfants).
  • Réponse rapide n° 7 : Prendre en compte les spécificités des enfants et adolescents, des personnes âgées, ainsi que des patients avec conduites addictives. Pour ces derniers, il convient de rester vigilant aux risques liés à un sevrage forcé.

Élaborées sur la base des connaissances disponibles à la date de publication de cet avis, ces « réponses rapides » sont susceptibles d’évoluer en fonction de nouvelles données. Elles sont fondées sur « ce qui apparaît souhaitable ou nécessaire au moment où elles sont formulées », précise la HAS. Toutefois, elles ne prennent pas en compte les capacités d’approvisionnement en équipements de protection individuelle (EPI).


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Santé »

Voir toutes les ressources numériques Santé