Coronavirus : à l’école, des mesures de précaution mais beaucoup d’incertitudes

Publié le 27 février 2020 à 13h57 - par

Dans les écoles, collèges et lycées, les autorités ont pris des mesures pour freiner la propagation du coronavirus et le gouvernement se dit prêt à assurer un enseignement à distance massif en cas de besoin, mais de nombreuses questions subsistent.

Coronavirus : à l'école, des mesures de précaution mais beaucoup d'incertitudes

Combien d’élèves et de professeurs sont concernés ?

Le ministère de l’Éducation n’a pas de chiffre global sur le nombre d’élèves et de professeurs qui ont été priés lundi 24 février 2020 par les autorités de rester chez eux durant 14 jours parce qu’ils revenaient d’une des zones touchées par le virus.

Mais des exemples sont recensés dans de très nombreux établissements. À Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, quinze élèves du lycée Paul-Lapie qui revenaient d’un séjour en Italie ont été invités à rester chez eux par mesure de précaution. Cinq élèves qui présentaient des symptômes fiévreux ont été testés mais les résultats sont négatifs.

Au total, une quarantaine d’élèves du département sont confinés chez eux, selon le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.

Un enseignant de 60 ans d’un collège de Crépy-en-Valois dans l’Oise est décédé dans la nuit de mardi à mercredi après avoir été hospitalisé en urgence à Paris. Il n’avait pas séjourné dans une zone à risque et était par ailleurs en arrêt de travail depuis le 12 février 2020.

Comment s’organisent les établissements scolaires ?

Proviseurs et enseignants n’expriment pas d’inquiétude mais se disent « dans le flou » face aux directives à appliquer alors que de nombreux établissements sont encore fermés du fait des vacances scolaires.

« Les consignes du ministère de l’Éducation restent générales, nous en sommes à nous poser des questions entre proviseurs ; chaque établissement fait comme il peut, tout cela entraîne des incertitudes sur le terrain », explique Philippe Vincent, à la tête du premier syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN).

Ainsi, au lycée Jules-Ferry à Paris, la proviseure est en attente d’une réponse du rectorat pour savoir si un élève de Première, de retour d’Italie du Nord, va pouvoir décaler ses épreuves de contrôle continu du nouveau bac qu’il devait passer cette semaine.

Dans un communiqué mercredi, l’Unsa-Éducation a demandé « la tenue d’une réunion nationale et de réunions académiques et  départementales avec les organisations syndicales pour se préparer collectivement à l’éventualité d’une crise sanitaire ».

Un enseignement à distance est-il prévu ?

Il s’effectue en France via le Centre national d’enseignement à distance (Cned), pour des élèves qui ne sont pas scolarisés dans des établissements. Jean-Michel Blanquer a assuré mercredi que « si ça devait prendre des proportions plus importantes on serait capable de déclencher de l’enseignement à distance massif ».

Le ministère travaille actuellement sur un dispositif à mettre en place le cas échéant.

Depuis le 4 février, des plateformes sont déjà ouvertes à destination des élèves des lycées français en Chine et au Vietnam, explique le Cned. « Environ 2 000 élèves sont concernés », précise l’opérateur. « Ils ont accès gratuitement à des séquences de cours et des exercices dans les principales disciplines ».

Au niveau local, l’enseignement à distance s’organise déjà. Au lycée Albert-Camus de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), quatre élèves parties en Italie pendant les vacances sont confinées chez elles. « Deux d’entre elles sont en Terminale et la proviseure a promis que les cours seraient scannés et transmis », affirme Valérie Marty, représentante locale de la fédération de parents Peep, inquiète de la « continuité pédagogique ».

Quelles sont les interrogations des familles ?

La principale fédération des parents d’élèves FCPE explique depuis lundi que certains parents auront des difficultés à garder leurs enfants à la maison. « C’est sûr que ça va compliquer la vie des familles, des entreprises », a reconnu Jean-Michel Blanquer.

Certaines situations posent particulièrement question. Ainsi à Bois-Colombes, une classe de Première du lycée Albert-Camus est partie lundi en voyage scolaire à Florence en Italie. « Les élèves doivent être mis en quarantaine à leur retour, mais je ne vois pas bien comment », s’interroge Valérie Marty.

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