Santé : les propositions des candidats jugées «peu» pertinentes selon un sondage

Publié le 10 avril 2012 à 0h00 - par

A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, un sondage*, réalisé par l’institut Viavoice pour le compte du Collectif interrassociatif sur la santé (CISS), montre combien les Français restent mal informés en matière de santé.

Pour mener à bien cette étude, le CISS a, dans un premier temps, interrogé les candidats sur leurs propositions. Comme l’indique le site internet du collectif, les questions portaient sur trois thèmes principaux :

  • Les dépassements d’honoraires : faut-il supprimer le « secteur 2 », c’est-à-dire la liberté tarifaire des médecins ?
  • Le financement de l’assurance maladie : faut-il poursuivre le transfert de prise en charge du régime obligatoire (Sécurité sociale) vers celui des complémentaires (mutuelles et assurances) ?
  • Les déserts médicaux : les mesures incitatives à l’installation des médecins sont-elles suffisantes ou insuffisantes pour répondre à leur mauvaise répartition sur le territoire ?

« Cotiser davantage à la Sécurité sociale plutôt que d’être moins remboursé »

Dans un second temps, le CISS a proposé aux internautes de découvrir et de commenter l’orientation des partis politiques en lice. Plus de 1.000 personnes ont ensuite été contactées par téléphone afin de mesurer l’impact des différents programmes. Les résultats sont parlants : concernant les dépassements d’honoraires, 52% des personnes ayant participé affirment qu’il faut les encadrer. 35% veulent les interdire. Quant au financement de l’assurance maladie, les avis sont plus partagés. « L’opinion la plus fréquente, précise le CISS, est qu’il faut cotiser davantage à la Sécurité sociale plutôt que d’être moins remboursé (22%) ou de payer plus cher sa complémentaire santé (20%) ». Enfin, « 58% souhaitent l’encadrement de l’installation des médecins plutôt que l’augmentation des aides incitatives pour les amener à exercer dans les zones où ils sont absents », poursuit le CISS.

45% des sondés ne connaissent pas les positions des candidats

De façon plus générale, 44% des Français jugent les propositions des candidats « pas » ou « peu » pertinentes. Ils ne sont que 14% à les trouver « convaincantes ». Autre chiffre inquiétant : près de 45% des sondés déclarent ne pas connaître les positions des candidats. 32% affirment que, s’ils en savaient davantage, cela pourrait avoir une incidence sur leur choix politique. Ils sont également 70% à estimer que « le renforcement de la lutte contre la fraude permettrait de résorber, totalement ou en grande partie, le déficit de l’assurance maladie », explique le CISS. Les études sur le sujet sont pourtant claires : parmi les fraudes sociales, « celles qui touchent les dépenses d’assurance maladie représentent une part très faible », conclut le collectif. Aux candidats, donc, de mieux informer les citoyens…

* Sondage réalisé auprès d’un échantillon de 1.010 personnes interrogées par téléphone les 29 et 30 mars derniers.


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