C’est avec l’aide des étudiants de l’EFAP (École des nouveaux métiers de la communication) que l’Association des DRH des grandes collectivités territoriales a lancé le 19 novembre au soir une campagne de communication grand public sur les réseaux sociaux (cf. encadré). L’objectif est double : faire découvrir aux Français les nombreux métiers de la fonction publique territoriale (FPT) – on en dénombre trois cents – et revaloriser l’image des agents en montrant l’utilité de leur travail au quotidien. Il s’agit de changer le regard des citoyens sur les fonctionnaires territoriaux. Un regard contradictoire, selon une enquête réalisée en septembre par Harris Interactive pour le compte de l’association*.

En effet, seuls 61 % des citoyens ont une image positive des agents territoriaux alors que neuf sur dix plébiscitent les agents hospitaliers et que les trois quarts (73 %) déclarent avoir une bonne image des agents de l’État. « Cette différence de perception peut s’expliquer parce que le rôle des agents de la FPE apparaît clairement identifié, à travers la gendarmerie, les enseignants…, de même que celui de la FPH, mais un peu moins celui des agents de la FPT », explique Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique et opinion de Harris Interactive. Ils estiment également que les agents territoriaux font un travail utile à la collectivité (75 %), qu’ils sont compétents (60 %) et savent répondre aux besoins des usagers (58 %). En particulier dans les classes populaires, les citoyens trouveraient une bonne chose, pour eux ou pour leurs enfants, de travailler pour la FPT, en dépit de l’absence de reconnaissance dont ils sont l’objet.

À terme, cette campagne a pour ambition d’attirer davantage de recrues vers la FPT, en particulier des contractuels, auxquels la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique permet de recourir. « Même si le concours doit rester le principe d’accès à la FPT, le contrat permet de recruter des profils intéressants et de ne pas être bloqués lorsque nous avons des difficultés à attirer certains profils, précise Johan Theuret, président de l’association des DRH des grandes collectivités territoriales.

En outre, la fonction publique territoriale s’apprête à subir des départs massifs à la retraite : on s’attend potentiellement à 350 000 départs d’ici la fin 2022, sur 1,9 million d’agents, ce qui n’est pas rien. C’est pourquoi nous ne souhaitons pas zoomer sur les métiers dits « en tension ». Nous devons nous préoccuper d’autres métiers, pour ne pas nous exposer à des pertes de compétences lors des départs en retraite. C’est le cas, par exemple, des agents qui interviennent sur les réseaux d’eau et d’assainissement qui ont une connaissance technique des réseaux, de leur passage…. »

L’association considère qu’il convient également de valoriser un certain nombre d’avantages offerts par la FPT, autres que la rémunération : bienveillance du management, dynamique d’équipe, sens du travail… « Car, les collectivités ont supprimé des postes mais n’ont pas valorisé parallèlement les métiers, poursuit Johan Theuret. La vision ne doit donc pas être uniquement budgétaire et comptable, comme l’était au départ la loi de transformation de la fonction publique territoriale ».

Outre la campagne sur les réseaux sociaux, qui vise à limiter le « fonctionnaire bashing », un prix récompensera début 2020 la meilleure des initiatives locales qui aura pu être identifiée.

* Les Français et les fonctionnaires territoriaux, étude en ligne du 24 au 26 septembre, réalisée sur un échantillon de 1 000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, Harris Interactive pour le compte de l’Association des DRH des grandes collectivités territoriales

Martine Courgnaud – Del Ry