Érosion côtière : le Conseil d’État rejette un recours d’associations d’élus

Publié le 16 octobre 2023 à 8h00 - par

Le Conseil d’État a rejeté vendredi 13 octobre 2023 le recours de deux associations d’élus contre une ordonnance fixant les modalités d’adaptation des communes littorales face à l’érosion des côtes, jugeant infondés leurs griefs sur les risques juridiques et financiers qu’elle ferait courir aux communes.

Érosion côtière : le Conseil d’État rejette un recours d’associations d’élus
© Image par moibtz de Pixabay

L’Association des Maires de France (AMF) et l’Association nationale des élus du littoral (Anel) avaient saisi en mai 2022 la plus haute juridiction administrative afin d’obtenir des garanties sur l’obligation faite à 126 communes de s’adapter en priorité à l’érosion du littoral aggravée par le réchauffement climatique.

Cette ordonnance relative à « l’aménagement durable des territoires littoraux exposés au recul du trait de côte » a été adoptée le 6 avril 2022 en application de la loi Climat et Résilience de 2021.

Le Conseil d’État a jugé que l’ordonnance était bien conforme à la loi et a rejeté les questions prioritaires de constitutionnalité soulevées par les maires.

Outre une consultation « à la hâte », les associations d’élus reprochaient au Gouvernement un manque d’information des communes concernées sur le diagnostic de leur exposition à l’érosion littorale, sur les conséquences auxquelles elles seraient soumises en termes d’inconstructibilité et sur le financement des mesures à mettre en place.

Elles redoutent aussi une hausse des contentieux en cas d’expropriation et dénoncent une tutelle de l’État sur le choix des relocalisations.

« Les communes littorales attendent depuis longtemps les outils et ressources nécessaires à leur adaptation à l’érosion côtière afin d’éviter les situations juridiques et humaines inextricables », soulignaient-elles dans un communiqué publié en mai 2022.

Or les nouveaux outils proposés par l’ordonnance ne répondent pas, selon elles, à cette attente, « ni du point de vue de la sécurité juridique, ni sur celui de la garantie des ressources ».

Elles estiment par ailleurs que le texte du Gouvernement crée « une rupture d’égalité » entre les citoyens exposés au risque de submersion et les propriétaires de biens soumis à d’autres risques naturels majeurs en instaurant « des modalités distinctes d’évaluation des biens ».

Les maires redoutent enfin un « transfert de charges masqué de l’État vers les communes, sans les ressources financières dédiées, alors que l’impact financier de l’érosion du littoral est estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros ».

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