JO-2024 : malgré les préavis de grève, les syndicats de fonctionnaires sur la réserve

Publié le 24 juillet 2024 à 10h30 - par

Actions locales plutôt que grève générale : malgré les préavis déposés par trois syndicats d’agents publics pour la période des jeux Olympiques et Paralympiques, les organisations privilégient des mobilisations « au cas par cas » dans la fonction publique.

JO-2024 : malgré les préavis de grève, les syndicats de fonctionnaires sur la réserve
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« Un mot d’ordre de grève générale » pendant les jeux Olympiques (26 juillet-11 août 2024) et Paralympiques (28 août-8 septembre 2024), « ça serait incompréhensible », juge auprès de l’AFP François Livartowski, secrétaire fédéral de la FDSP-CGT, qui représente les agents publics des collectivités locales.

Avec le préavis de grève de la CGT, qui court de mi-avril à mi-septembre, le but est surtout « de défendre les conditions de travail » des fonctionnaires mobilisés – qui seront un peu moins de 100 000 sur un total de près de 6 millions d’agents publics, selon le gouvernement.

« En fonction des situations et des besoins, si les agents considèrent qu’on leur demande trop, ils pourront se mettre en retrait », explique François Livartowski à deux jours de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques. Mais le cas échéant, la décision d’appeler à la grève sera prise par les sections locales de la CGT, 1er syndicat de fonctionnaires, plutôt que par les instances nationales de la centrale de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Même prudence au sein de Force ouvrière (2e syndicat), qui a déposé un préavis de grève courant du 19 mars au 8 septembre et privilégie des mouvements sociaux « au cas par cas ».

« À ce stade, la Fédération générale des fonctionnaires FO n’envisage pas une mobilisation particulière » pendant les Jeux, affirme à l’AFP son secrétaire général Christian Grolier.

« Notre préavis de grève (…) sert juste de support juridique au cas où dans certains secteurs, il y aurait des dégradations fortes des conditions de travail ou un événement particulier qui nécessiterait de se mobiliser », poursuit-il.

« Le surcroît d’activité ou la surpopulation des JO », qui devraient attirer 15 millions de visiteurs dans Paris et sa région, « peuvent dégrader les conditions d’exercice du service public », illustre le secrétaire général de la FGF-FO, dont le préavis de grève visait avant tout à couvrir des mobilisations liées aux revendications salariales.

« Jamais très bien perçu »

Pour Solidaires-Fonction publique (6e syndicat), qui a déposé un préavis de juin à septembre, « il ne peut pas y avoir de JO sans droits sociaux », insiste sa déléguée générale Gaëlle Martinez. « La nécessité, c’est que les droits et les conditions de travail soient respectés », développe-t-elle.

Du côté des cinq autres syndicats représentatifs de la fonction publique (CFDT, Unsa, FSU, CFE-CGC, FA-FP), aucun préavis de grève n’a été déposé. « Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de raisons de se mobiliser », souffle un dirigeant syndical. Mais « ce n’est jamais très bien perçu quand les organisations syndicales se mobilisent » pour perturber de grands évènements populaires, comme le Tour de France ou les jeux Olympiques, regrette-t-il.

Autre difficulté : là où les syndicats faisaient bloc contre la réforme des retraites en 2023 ou celle annoncée de la fonction publique, le sujet des JO est moins fédérateur. En témoigne la question des primes exceptionnelles versées aux agents particulièrement mobilisés pendant les JO.

Président de la fédération des services publics CFE-CGC, Stanislas Gaudon défend la pertinence du système de primes arrêté par le gouvernement (maximum 1 500 euros de primes pour tous les agents sauf les forces de l’ordre, qui pourront toucher jusqu’à 1 900 euros).

Contrairement à d’autres fonctionnaires, « les forces de l’ordre sont exposées à un risque létal », ce qui justifie l’octroi d’une prime plus conséquente, argumente-t-il.

À l’inverse, pour Gaëlle Martinez (Solidaires-FP), « les personnes impliquées dans les JO doivent pouvoir toucher jusqu’à 1 900 euros. Pas de raison que certains aient plus que d’autres ! », s’exclame-t-elle.

Plusieurs responsables se satisfont néanmoins du chemin parcouru depuis les premières alertes syndicales, à la fin de l’année 2023.

« On croise les doigts maintenant pour que les JO se passent bien », déclare Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques.

« Les JO restent et doivent rester une fête », conclut Luc Farré, son homologue de l’Unsa-FP.

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