Les attentes des syndicats : pouvoir d’achat, conditions de travail et un dialogue social structuré
Depuis plusieurs mois, les syndicats alertent sur la perte de pouvoir d’achat des agents publics. La revalorisation du point d’indice, jugée insuffisante, reste au cœur des débats. Les représentants des organisations syndicales espéraient des mesures durables pour compenser l’inflation et réduire les inégalités salariales entre les différentes catégories. Les organisations syndicales attendaient également des engagements sur l’amélioration des conditions de travail, notamment dans les secteurs en tension tels que la santé, l’éducation ou les collectivités locales. La surcharge de travail et le manque de moyens humains sont identifiés comme des facteurs majeurs de démotivation et de risques psychosociaux.
Au-delà des revendications matérielles, les syndicats espéraient une ouverture du gouvernement à un dialogue social renforcé. La mise en place de calendriers précis, de concertations thématiques et de dispositifs d’évaluation des politiques publiques figuraient parmi les attentes prioritaires.
Les raisons du mécontentement après cette occasion manquée
À l’issue de la rencontre, le Premier ministre a présenté quelques pistes, mais sans engagement chiffré ni calendrier précis. Cette absence de décisions fermes est perçue comme une esquive face aux urgences sociales. Pour les syndicats, il s’agit d’un rendez-vous manqué. Les organisations dénoncent une posture gouvernementale davantage tournée vers la communication que vers la négociation. Plusieurs représentants ont indiqué que leurs propositions n’avaient pas été discutées en profondeur, donnant l’image d’un dialogue à sens unique.
Cette déception alimente la perspective d’un durcissement du mouvement social. Les syndicats envisagent déjà de nouvelles actions coordonnées dans les semaines à venir, estimant que seule la pression de la rue peut contraindre le gouvernement à infléchir sa position.
La rencontre du 24 septembre 2025 entre l’intersyndicale et le Premier ministre Sébastien Lecornu, loin d’apaiser les tensions, a contribué à cristalliser le mécontentement des partenaires sociaux. L’absence de réponses concrètes aux revendications sur le pouvoir d’achat, les conditions de travail et la reconnaissance du rôle des agents publics apparaît comme une occasion manquée pour rétablir la confiance. Dans ce contexte, le gouvernement devra rapidement revoir sa méthode de concertation s’il souhaite éviter une intensification des mobilisations sociales dans les prochains mois. À moyen terme, cette situation pourrait fragiliser encore davantage le climat social, compromettre la mise en œuvre de réformes essentielles et accentuer la défiance des agents publics envers l’exécutif. Une nouvelle mobilisation intersyndicale est d’ores et déjà annoncée pour le 2 octobre. Le 2 octobre, les huit organisations représentatives dans la fonction publique – CGT, FO, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP – « appellent les personnels à se mobiliser encore plus fortement », et « réaffirment la nécessité de construire un tout autre budget ».
