Menace sur les séjours de vacances des personnes handicapées

Publié le 22 février 2012 à 0h00 - par

Selon l’APAJH, la nouvelle réglementation sur le temps de travail des personnels d’animation risque de porter un coup fatal aux séjours de vacances adaptés aux personnes en situation de handicap.

L’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) dénonce « l’inertie totale des pouvoirs publics pour apporter des solutions à l’application de la directive européenne, validée par le Conseil d’État, relative au temps de travail des personnels d’animation ». Cette directive impose, désormais, de respecter 11 heures de repos journalier pour les animateurs. Une réglementation qui « oblige les organisateurs de séjours à presque doubler le nombre d’animateurs sur chaque site », explique l’association.

Pour l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH), la directive européenne se révèle « totalement inadaptée » à l’histoire des mouvements d’éducation populaire, largement bâtie autour du fort engagement citoyen des jeunes animateurs. Mais, surtout, les séjours adaptés, qui exigent déjà des taux d’encadrement élevés du fait des lourdes difficultés des personnes accueillies, « vont devoir accroître encore le taux d’encadrement et, du même coup, proposer des séjours aux tarifs intenables », commente l’association. Selon ses propres calculs, l’augmentation minimale du coût des séjours sera de 25 %, s’échelonnant de + 10 % à + 40 % selon le niveau de dépendance des personnes en situation de handicap accueillies !

Une « double peine »

L’APAJH s’insurge contre « la double peine » infligée aux personnes handicapées. En effet, « les personnes en situation de handicap et leurs familles, qui sont contraintes d’avoir recours à ce type de séjours, du fait de la non accessibilité à d’autres formules, seront une nouvelle fois pénalisées de ces lourdes augmentations, déplore l’association. Beaucoup d’entre elles, du fait de leurs faibles revenus, vont soit renoncer à leurs vacances, soit réduire la durée de leurs séjours, remettant ainsi gravement en cause le droit d’accès aux vacances et aux loisirs ».

Le problème suscité par la mise en application de la directive européenne est soulevé par le mouvement associatif depuis de longs mois. Néanmoins, jusqu’à présent, « aucune réponse concrète » n’a été apportée par les pouvoirs publics, constate l’APAJH, avec regret ; si ce n’est une proposition d’amendement déposée à l’Assemblée nationale, par le député UMP des Hauts-de-Seine Pierre-Christophe Baguet, pour aménager la réglementation. Mais, il « n’est même pas certain que cet amendement soit discuté avant la fin de la session parlementaire », se désole l’association.

« Du reste, cette disposition ne règlerait pas tout » et l’APAJH, avec d’autres associations, « milite pour un nouveau statut d’animateur volontaire ». L’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) demande donc, « avec force, aux pouvoirs publics, des mesures urgentes pour garantir aux personnes en situation de handicap et à leurs familles le droit aux vacances ».


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