Marc-Pascal Lambert (CGS Uni.H.A) : « Apprendre à mutualiser, partager, optimiser et aussi se spécialiser »

Publié le 17 juin 2009 à 0h00, mis à jour le 17 juin 2009 à 0h00 - par

Pour Marc-Pascal Lambert, membre du comité de direction du CGS Uni.H.A, il faut massifier les achats de produits de santé, mais avec raison.

Marc-Pascal Lambert (CGS Uni.H.A) : « Apprendre à mutualiser, partager, optimiser et aussi se spécialiser »

Trois ans après la mise en place de procédures d’achats pharmaceutiques nationaux sous l’égide du GCS Uni.H.A, quel bilan pouvons-nous faire ? D’abord jugée comme « timorée » aux yeux de l’institution, cette action pharmaceutique se révèle aujourd’hui comme un levier d’action positif et mesuré pour atteindre l’objectif fixé. En effet, en trois ans, nous sommes passés de « zéro » euro d’achat national pharmaceutique à près d’un milliard d’euros en 2009. Cette phase progressive permet d’asseoir le futur pour des objectifs de santé publics toujours respectés et régaliens de nos pratiques éthiques  et ceci dans un souci d’optimisation économique coût/efficacité.

Pourquoi les produits pharmaceutiques ne répondent-ils pas totalement à la même logique économique de l’achat que d’autres fournitures dites « courantes » (au sens du CMP) ?

Un patient, un citoyen attend tout d’une thérapeutique face à sa maladie. Les réponses sont diverses et complémentaires (diagnostic, consultation médicale…) et constituent autant d’éléments qui contribuent à sauver nos corps pour nos propres âmes. Aussi, l’achat massifié de produits pharmaceutiques doit se faire, mais avec raison et sans passion exclusivement économique.

Ces produits obéissent en France à une réglementation très stricte. Pour les fournisseurs de ces produits, le contexte de « clientèle » est totalement différent de ceux des fournitures courantes.

Nous pouvons le résumer ainsi : à quel acheteur autre qu’un établissement de santé un fabricant de prothèse totale de hanche, d’un stimulateur cardiaque ou encore d’un cœur artificiel peut-il s’adresser ? La réponse tombe sous le sens.

À partir de ce constat, l’attitude des professionnels de santé doit être consciente mais proactive dans les domaines des thérapeutiques où une pluralité de fournisseurs doit être stimulée par des actions d’achat massifié.

Ainsi, le secteur pharmaceutique a produit des consultations d’achats très variées : médicaments anticancéreux, anti-infectieux, antalgiques… mais aussi dans le domaine des dispositifs médicaux.

En trois ans, 70 millions d’euros de gains ont été produits mais ce n’est que la partie émergée. La partie immergée est tout aussi importante : économie de procédures, harmonisation et sécurisation des DCE, partage d’expériences, mutualisation des bonnes pratiques…

Ces principes permettent à la communauté hospitalière d’appréhender avec un certain nombre d’acquis ce qui va être notre futur proche : les communautés hospitalières territoriales. Dans ce cadre nouveau, les établissements doivent apprendre à mutualiser, partager, optimiser et aussi se spécialiser. L’achat public est un exemple de spécialisation.

Pour conclure mon propos, j’utiliserais la formule de l’humoriste Francis Blanche : « Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement ».

Marc-Pascal Lambert, pharmacien des hôpitaux – Assistance publique-Hôpitaux de Marseille ; membre du comité de direction du GCS Uni.H.A.


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