Transports ferroviaires : les élus ruraux dénoncent l’absence de concertation locale

Publié le 12 janvier 2012 à 0h00 - par

Les nouveaux horaires de train de la SNCF inquiètent les maires ruraux, qui estiment que la desserte de leurs territoires « se réduit à vue d’œil ».

La desserte ferroviaire des territoires ruraux diminue, en particulier depuis le 11 décembre 2011. Pour effectuer des travaux sur l’ensemble de son réseau et proposer de nouvelles liaisons à grande vitesse, la SNCF a annoncé qu’elle supprimait certains trains et qu’elle modifiait 85 % de ses horaires, afin d’améliorer la desserte nationale.

Les horaires des TGV sont ainsi intégrés au « cadencement » — le fonctionnement horaire répétitif des trains — de la SNCF certaines gares sont abandonnées, d’autres ne peuvent plus assurer les mêmes correspondances qu’auparavant.

Mais ces modifications ont été effectuées sans concertation autour d’une politique d’aménagement du territoire qui organiserait la mobilité des Français « où qu’ils habitent », déplore l’Association des Maires ruraux de France (AMRF).

Les élus ruraux estiment, en effet, que le cadencement « sert d’alibi » à une stratégie qui ne prend pas en compte le service public, puisqu’elle prévoit la suppression d’arrêts et de trains utiles aux déplacements de proximité, la suppression – voire la fermeture – de gares souvent rurales, et l’obsession de la rentabilité.

Exigence d’une concertation réelle

Dans un communiqué, publié début janvier, l’AMRF demande qu’une « concertation réelle » s’engage entre les associations d’élus et d’usagers, l’État, Réseau ferré de France (RFF) et les autorités organisatrices de transport. Il ne s’agirait, en réalité, que de faire appliquer la charte sur l’organisation de l’offre des services publics en milieu rural, signée, le 23 juin 2006, par le Premier ministre et une quinzaine d’organismes de service public (SNCF, EDF-GDF, La Poste…).

La charte prône notamment la proximité et l’accessibilité aux services publics pour tous dans les zones rurales. Elle prévoit que, pour toute modification d’offre d’un service public, État, collectivités et opérateurs doivent respecter un processus de concertation. Il intègre le diagnostic des besoins et des offres ainsi que l’information préalable du préfet, du président du conseil général et du président de l’association départementale des maires.

Marie Gasnier

Photo : gare de la Rochelle


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