« Nous allons créer un congé de proche aidant indemnisé dès la prochaine loi de financement de la sécurité sociale », a promis le 3 juillet la ministre des Solidarités et de la Santé. « C’est une avancée très attendue, qui n’épuise pas par ailleurs les enjeux du soutien aux proches aidants. Je vous donne rendez-vous à l’automne pour l’annonce des autres mesures que nous prendrons. » Cette déclaration d’Agnès Buzyn, qui ouvre la voie à une indemnisation dès 2020, a aussitôt été saluée comme « un pas décisif » par l’Union nationale des associations familiales (Unaf).
L’Unaf milite depuis des années en faveur d’une reconnaissance du rôle des aidants : « la solidarité familiale, largement présente auprès des personnes dépendantes (maladie, handicap, grand-âge), doit être accompagnée par les pouvoirs publics ». Avec l’adoption de la loi visant à favoriser la reconnaissance des proches aidants, entrée en vigueur le 24 mai 2019, l’Union a obtenu l’inscription de la conciliation vie familiale-vie professionnelle dans les accords de branche, ainsi que la mention du statut d’aidant dans le dossier médical partagé (DMP). Cependant, l’Unaf continue à plaider en faveur de l’indemnisation du congé de proche aidant « pour permettre à l’aidant familial une meilleure conciliation vie familiale-vie professionnelle et son maintien de la vie professionnelle ».
Pour l’Union nationale des associations familiales, il s’agit d’une « avancée importante » en faveur des aidants familiaux. Sous condition, toutefois, que l’indemnisation du congé soit au moins égale à celle de l’allocation journalière de présence parentale (AJPP), comme préconisé dans le rapport Libault. La question de la durée est également en suspens. Le congé aidant accorde aujourd’hui 3 mois sur la durée de la carrière. L’Unaf espère que la directive européenne sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle, qui propose 5 jours par an, sera transposée en France pour mieux répondre aux besoins des aidants.
Par ailleurs, d’autres mesures pour les aidants sont attendues dans le cadre de la future loi grand âge et autonomie, rappelle l’Union. Qu’ils soient en emploi ou non, les aidants familiaux ont, notamment, besoin d’offres de répit. Leur développement sur l’ensemble du territoire est « nécessaire ». De plus, l’Unaf demande la création d’un volet spécifique « répit et accueil » au sein de la nouvelle « prestation autonomie » appelée à remplacer l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Une telle mesure permettrait qu’un budget spécifique à l’offre de répit soit dédié aux familles, précise l’Union nationale des associations familiales.