Les fédérations de l’aide à domicile attendent des arbitrages forts dès cet été

Publié le 18 juillet 2019 à 6h00 - par

Les acteurs de l’aide à domicile demandent au gouvernement de passer « de la parole aux actes » et un investissement supplémentaire pour le secteur.

Les fédérations de l’aide à domicile attendent des arbitrages forts dès cet été

Début juillet, la ministre des Solidarités et de la Santé a présenté les premières pistes du futur projet de loi grand âge et autonomie et annoncé des mesures de soutien, à court terme, spécifiquement orientées vers le secteur de l’aide à domicile, dès le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Parallèlement, le lancement de la mission sur les métiers du grand âge témoigne que l’enjeu de la valorisation des professionnels intervenant à domicile a été mesuré. Si elles applaudissent cette prise de conscience des pouvoirs publics, l’AD-PA, la Fédésap, le SYNERPA Domicile et UNA demandent au gouvernement de passer « de la parole aux actes » et attendent « des arbitrages forts, dès cet été ». « Stop aux mesurettes », clament les quatre organisations, dans un communiqué commun du 12 juillet 2019. Selon elles, il faut maintenant consentir « un investissement massif » pour un secteur de l’aide à domicile « à bout de souffle », qui « nécessite une refondation profonde ».

L’AD-PA, la Fédésap, le SYNERPA Domicile et UNA évaluent cet investissement supplémentaire à 2,8 milliards d’euros, pour 240 millions d’heures d’APA et de PCH à domicile dès 2021. Celui-ci nécessitera de prendre en compte l’explosion démographique à venir, puisque les besoins vont augmenter de 90 % en 2050. Cet investissement supplémentaire augmentera donc jusqu’à 6 milliards d’euros par an dès 2025, sous l’effet de la démographie, pour diminuer en 2060, expliquent les quatre organisations. « Ce montant correspond donc à l’investissement nécessaire pour répondre au défi démographique et à une revalorisation salariale digne de ce nom en faveur des professionnels du secteur, afin de rendre attractifs les métiers du grand âge et de l’autonomie, ainsi que des marges de manœuvre pour les opérateurs facilitant l’innovation, la prévention et la coordination des parcours de vie », complètent-elles.

Les fédérations du secteur appellent donc le gouvernement à prendre ses responsabilités et à prioriser les investissements nécessaires pour accompagner le « virage domiciliaire » d’une société inclusive. Sans prise en compte de « l’urgence » dans laquelle se trouve le secteur, c’est l’ensemble des structures qui ne pourront continuer à accompagner les personnes âgées et handicapées à domicile dans de bonnes conditions et avec des professionnels formés, et ceci sur l’ensemble des territoires, préviennent-elles. Le risque ? Déclencher « une situation de crise sans précèdent, qui pourrait totalement impacter et désorganiser l’ensemble des dispositifs sociaux et médicaux existants (saturation des urgences, des hôpitaux, du SAMU…). » Et l’AD-PA, la Fédésap, le SYNERPA Domicile et UNA enfoncent le clou : une telle situation pourrait préfigurer une crise dès l’automne si la mission sur les métiers du grand âge et les mesures inscrites au PLFSS 2020 « s’avéraient en deçà des enjeux, soit une mobilisation de 700 millions d’euros supplémentaires permettant d’augmenter le temps passé par les professionnels auprès des personnes âgées et handicapées à domicile ».


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