Les inquiétudes de l’UNIOPSS pour les associations de santé et de solidarité

Publié le 8 novembre 2022 à 10h30 - par

Dans son document de rentrée sociale 2022-2023, l’UNIOPSS analyse les enjeux politiques et budgétaires pour les acteurs associatifs du secteur de la santé et des solidarités.

Les inquiétudes de l'UNIOPSS pour les associations de santé et de solidarité

Dans son document de rentrée sociale 2022-2023 des associations sanitaires, sociales et médico-sociales, l’UNIOPSS fait part de ses nombreuses inquiétudes quant aux différents secteurs qu’elle représente. Son nouveau président, Daniel Golberg, insiste particulièrement sur la nécessaire mobilisation autour de l’attractivité des métiers des solidarités et de la santé pour remédier à la grave pénurie de professionnels qui connaît l’ensemble du secteur.

Publication de référence, ce volumineux ouvrage (316 pages) est réalisé, chaque année, par l’UNIOPSS et ses unions régionales (URIOPSS) afin d’accompagner, sur les territoires, la rentrée sociale des associations. Le réseau UNIOPSS-URIOPSS regroupe 35 000 établissements et services, 750 000 salariés et 1 million de bénévoles. Document repère pour les acteurs associatifs du secteur, ce support propose une analyse des enjeux politiques, économiques et budgétaires, une vision prospective, ainsi qu’un regard transversal sur l’actualité et l’évolution des politiques publiques dans les champs de la santé et des solidarités (autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, lutte contre la pauvreté et l’exclusion, petite enfance, protection de l’enfance, familles…).

Si « l’inquiétude est partout et concerne tous les champs dont nous avons la charge », pointe son directeur général, Jérôme Voiturier, cette année l’UNIOPSS a choisi de mettre l’accent sur la jeunesse, la protection de l’enfance et l’autonomie.

La jeunesse

« Quelles réponses à la jeunesse, victime sociale de la pandémie ? », interroge Jérôme Voiturier. L’UNIOPSS s’inquiète particulièrement de la santé mentale « de plus en plus fragile » de la jeunesse, à la suite de la crise sanitaire. L’Union déplore, notamment, « l’accompagnement lacunaire en santé mentale chez les jeunes. » Ainsi, les pédopsychiatres en secteur public voient leur nombre diminuer chaque année, les formations par des pédopsychiatres n’étant même plus dispensées dans certaines universités. En ambulatoire, les délais d’attente s’avèrent extrêmement longs pour ces accompagnements : il faut attendre 2 ans pour obtenir un rendez-vous en CMP auprès d’un psychiatre infanto-juvénile. Pourtant, le repérage précoce est un levier essentiel pour améliorer les conditions de vie des jeunes rencontrant des troubles psychiques, rappelle l’UNIOPSS.

Parallèlement, le confinement n’a fait qu’accroître les inégalités scolaires, ajoute l’Union. Il a aussi mis en lumière la détresse matérielle dans laquelle se trouvent de nombreux jeunes, avec une précarisation toujours plus grande et une perte de revenus très nette pour les 18-29 ans ces dernières années. « Il convient donc de changer de braquet en rendant accessible le RSA aux 18-25 ans », demande, une nouvelle fois, l’UNIOPSS.

La protection de l’enfance

Il n’y a pas que les jeunes qui souffrent, poursuit l’Union. Les professionnels qui les accompagnent sont, eux aussi, victimes de la période, notamment ceux intervenant dans le champ de la protection de l’enfance. Une étude menée par l’UNIOPSS cet été dans le secteur révèle que près de 10 % des postes ne sont pas pourvus dans les établissements et services. « Plusieurs d’entre eux ont dû fermer leurs portes durant certaines périodes, faire appel à du personnel non formé ou encore proposer des accompagnements dégradés, avec des taux d’encadrement bien en deçà des besoins », commente Alexandra Andres, conseillère technique « Enfances, Familles, Jeunesses » de l’UNIOPSS.

L’autonomie

Malgré les revalorisations salariales prévues par les accords du « Ségur de la santé », le secteur de l’autonomie est également directement affecté par la question de l’attractivité et du manque de personnels. « Il convient de mener une réforme globale de grande ampleur. Les « mesurettes » sectorielles ne suffiront pas », estime Céline Filippi, conseillère technique « Autonomie » de l’UNIOPSS, avant de déplorer la perspective lointaine d’une feuille de route Grand âge annoncée pour le mois de mai 2023 par le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées.

Cette analyse est partagée par Chloé Blossier, autre conseillère technique « Autonomie » de l’UNIOPSS. Selon elle, les revalorisations salariales intervenues ne suffiront pas pour s’attaquer à l’attractivité des métiers. Il faut aussi réfléchir aux conditions de travail, aux taux d’encadrement, mais également à la formation des professionnels, pour permettre à tous ceux et celles que les personnels accompagnent de pouvoir choisir leur type d’accompagnement et de devenir des citoyens à part entière. « L’attractivité n’est pas une fin en soi, mais doit être au service d’un accompagnement de qualité », insiste Chloé Blossier.


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