La limitation des éclairages nocturnes, inégalement appliquée

Publié le 13 mars 2014 à 0h00 - par

L’arrêté sur la réduction de l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels est entré en vigueur il y a sept mois. Certaines communes s’efforcent de le respecter, d’autres moins.

Depuis le 1er juillet 2013*, l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels doit être réduit : façades des bâtiments et vitrines des magasins éteintes à partir de 1 heure du matin, lumière intérieure des locaux professionnels fermée une heure après la fin de l’occupation. Les contrevenants s’exposent à une amende de 750 euros.

Les périodes de fêtes et certains événements locaux, définis par arrêté préfectoral, ainsi que les zones touristiques d’affluence exceptionnelle, ne sont pas soumis à cette contrainte. Les maires doivent contrôler le bon respect de la réglementation. Contrôles qui ne seraient pas effectués pour le moment, selon l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN). Grâce à son réseau de correspondants à travers la France, l’ANPCEN constate que, sept mois après son entrée en vigueur, le texte est inégalement appliqué.

Certaines communes, comme Haguenau (Bas-Rhin), suivent plutôt bien la réglementation ; d’autres font de réels efforts, mais doivent encore progresser (Angers ou Saumur, dans le Maine-et-Loire, par exemple). Et un sondage, réalisé avec TNS-Sofres début janvier 2014, montre que seules 28 % des personnes interrogées ont remarqué une évolution.
 

« Villes et villages étoilés »

Pour l’ANPCEN, éteindre les éclairages superflus en milieu de nuit ne constitue qu’un premier pas, qui présente l’avantage de ne rien coûter. Cela devrait même entraîner des économies d’environ 200 millions d’euros. Mais les communes devraient aussi prendre en compte toutes les sources potentielles de nuisances, notamment les enseignes et publicités lumineuses, ainsi que l’éclairage public, non couverts par l’interdiction.

Diverses actions peuvent être envisagées : réduction du nombre de points lumineux ou de leur intensité, absence d’éclairage vers le haut, utilisation de détecteurs de présence et d’horloges astronomiques, limitation de l’utilisation des lumières blanches, amélioration des installations et de leurs dispositifs de gestion…

Les communes dotées de syndicats de l’énergie doivent veiller à ce qu’ils s’engagent dans une démarche de limitation des nuisances lumineuses. Il convient aussi de travailler en relation avec les communes voisines : la lumière se perçoit de très loin, et les éclairages violents d’une collectivité peuvent limiter les efforts entrepris par une autre.

Chaque année, depuis cinq ans, l’ANPCEN décerne des labels « Villes et villages étoilés » aux communes qui luttent contre une trop grande utilisation de la lumière artificielle et contre la pollution lumineuse ; 389 communes sont à ce jour labellisées – dont certaines éteignent les façades des monuments et bâtiments publics avant l’heure légale.

Marie Gasnier

Texte de référence :
 

* Arrêté du 25 janvier 2013 relatif à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels afin de limiter les nuisances lumineuses et les consommations d’énergie

 


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